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David Mourey

  • : Démocratie Economie et Société
  • : David MOUREY Professeur d'Economie Auteurs de nombreux ouvrages d'économie chez De Boeck Fondateur des « Rencontres économiques » depuis 2005.« Rencontres économiques lycéennes » et « Rencontres économiques citoyennes »à Pontault-Combault depuis 2005 ! Fondateur des« Rencontres économiques » à Paris depuis 2008 !
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Le Livre de la Semaine

 

 

Texte Libre

 

14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 06:23

 

Voici une présentation mise à jour de l’évolution yoyo du cours de l’euro-dollar depuis la création de l’euro en début janvier 1999, puis sa mise en circulation dés janvier 2002.

 

Taux de Change Euro Dollar 1999 à 13 12 2012Source : Banque centrale européenne

On observe clairement la forte chute de l’euro par rapport au dollar entre début 1999 et mi 2001.
Une forte dépréciation, à partir de ce qui est communément considéré comme le taux de change d’équilibre de l’euro en dollar : soit 1,17 dollar pour un euro.
Baisse de 1,1789 dollar pour un euro à 0,8798 dollar pour un euro.

 

Puis, l’euro s’apprécie tendanciellement jusqu’au début de l’année 2005.
Une nouvelle dépréciation par rapport au dollar intervient entre début 2005 et début 2006

Une longue période de forte appréciation de l’euro relativement au dollar commence début 2006 pour se terminer au début de l’année 2008.

  

Le 21 avril 2008 il fallait 1,5898 dollar pour un euro.

 

A partir de mi 2008, le taux de change de l’euro en dollar s’effondre en quelques mois avant de remonter très vite depuis le début de l’année 2009 

Le cours de l’euro en dollar remonte jusqu’à début décembre de l’année 2009 à 1,50 dollar.

Du début du mois de décembre 2009 au début de juin 2010, le cours de l’euro retombe à 1,20 dollar

Puis l’euro s’apprécie progressivement jusqu’à 1,50 dollar au tout début du moi de décembre 2009

S’enclenche alors une nouvelle longue phase de dépréciation du cours de l’euro en dollar  et l’euro atteint moins de 1,20 dollar début juin 2010.

 

Une longue phase d’appréciation de l’euro par rapport au dollar va suivre, et l’euro atteindra plus de 1,40 dollar au début du moi de novembre 2010.

Une courte phase de dépréciation de l’euro par rapport au dollar conduira le cours à 1,30 dollar début janvier 2011.

De janvier 2011 à juillet 2011, l’euro s’apprécie en tendance

 

De juillet 2011 à juillet 2012, on observe une tendance à la dépréciation de 1,46 à presque 1,20.

Depuis la fin juillet 2012, la tendance est à l’appréciation de l’euro face au dollar.

Le taux de change atteint 1,30 dollar pour un euro le 14 septembre 2012.

 

Il sera temps de revenir plus tard sur les déterminants de ces évolutions erratiques des cours de change.

 

Le 04 janvier 1999, il fallait 1,1789 dollar pour un euro

Le 24 décembre 2001, il fallait 0,8798 dollar pour un euro
Le 21 avril 2008 il fallait 1,5898 dollar pour un euro
Le 27 octobre 2008, il fallait  1,2460 dollar pour un euro

Au 2 octobre 2009, il faut 1,4537 dollar pour obtenir 1 euro

Le 3 décembre 2009, i fallait 1,5120  dollar pour 1 euro

Le 31 décembre 2009, il fallait 1,4406  dollar pour 1 euro 

Le 8 juin 2010, il fallait 1,1942 dollar pour 1 euro

Le 15 juin 2010,  il faut 1,2258 dollar pour 1 euro

Le 4 novembre 2010, il faut 1,4244 pour 1 euro

Le 10 janvier 2011, il faut 1,2903 pour 1 euro

Le 4 mars 2011, il faut 1,3957 dollar pour 1 euro

Le 11 mars 2011, il faut 1,3773 dollar pour 1 euro

Le 4 mai 2011, il faut 1,4882 dollar pour 1 euro

Le 9 juin 2011, il faut 1,4614 dollar pour 1 euro

Le 4 juillet 2011, il faut 1,45 dollar pour 1 euro

Le 27 Jan 2012, il faut 1,3145 dollar pour 1 euro

Le 24 juillet 2012, il faut 1,2089 dollar pour 1 euro

Le 24 septembre 2012, il faut  1,3095 dollar pour 1 euro

Le 13 décembre 2012, il faut 1,3077 dollar pour 1 euro

 

A consulter

 

Tendance à l’appréciation de l’euro

Et si l'appréciation de l'euro se poursuivait ?

L'euro fort et l'hétérogénéité de la zone euro

Appréciation de l'euro et « force » d'une monnaie

Appréciation de l'euro et dépréciation du dollar

Euro Fort : Monnaie forte et/ou Economie forte ?

 

10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 10:18

 

On trouve un tableau très intéressant dans le Rapport de Louis GALLOIS sur la Compétitivité 

 

On peut estimer le degré de désindustrialisation d’une économie en observant la part de l’emploi dans l’industrie relativement à l’emploi total de l’économie.

On peut encore comparer la part de la valeur ajoutée (production) de l’industrie dans la valeur ajoutée totale de l’économie.  

C’est cette dernière comparaison que propose le tableau ci-dessous !

Certes, les évolutions sur plusieurs décennies n’apparaissent pas, mais les valeurs d’arrivée sont fort indicatives !

 

Année 2011 UE Comparaisons VAB par Branches

 

 

4 Graphiques significatifs du Rapport de Louis GALLOIS sur la Compétitivité

 

 

27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 17:08

Des économistes de la Banque de France viennent de publier une étude intéressante sur les causes des déséquilibres globaux internes à la Zone euro.

On note très vite le décalage entre les explications simplistes des dirigeants politiques véhiculées trop facilement par quelques journalistes peu rigoureux et l’analyse économique plus approfondie.

Il n’est vraiment pas certain que les déséquilibres des transactions courantes entre les économies de la zone euro soient exclusivement ou surtout lies à des problèmes de compétitivité.

Je reviendrai demain ou après demain sur les mécanismes en jeu selon les auteurs.

En attendant,  morceaux choisis :

Déséquilibres des Translations Courantes au sein de la Zo

Source : Banque de France

« L’accentuation des déséquilibres au sein de la zone euro depuis la création de l’euro est allée de pair avec un compte des transactions courantes équilibré de la zone avec le reste du monde (cf. graphique 1). Aux déficits croissants des transactions courantes dans les pays en crise ont correspondu des excédents croissants en Allemagne, aux Pays-Bas et en Autriche.

Les pays présentant un déficit structurel des transactions courantes (Espagne, Grèce et Portugal) ont vu s’aggraver celui-ci, qui a atteint plus de 10 % du PIB en 2007, tandis que la France et l’Italie passaient d’un excédent à un déficit (respectivement de – 1,0 % et – 2,4 % en 2007).

Ces déséquilibres durables des transactions courantes ont pu jouer un rôle déterminant dans la crise actuelle de la zone euro (Lane et Milesi-Ferretti, 2011).

Les déficits ou les excédents courants ne sont pas en eux-mêmes des indicateurs de performance économique ou de vulnérabilité et leur creusement progressif dans la zone euro a été longtemps négligé (Giavazzi et Spaventa, 2010).

Les déséquilibres peuvent être « bons » ou « mauvais », selon qu’ils reflètent des facteurs de convergence (flux de capitaux des pays riches de l’Union européenne (UE) vers les pays plus pauvres en rattrapage) ou une mauvaise allocation des capitaux (essor du crédit privé déconnecté de l’investissement productif, bulles immobilières…).

Si, au plan mondial, les flux de capitaux ne se dirigent pas systématiquement des pays riches vers les pays pauvres, c’est le cas au sein de l’UE (Blanchard et Giavazzi, 2002), conformément au processus de convergence induit par l’intégration européenne des marchés des capitaux et des biens. Lane et Pels (2012) confirment que les flux de capitaux vont des pays riches de l’UE vers les pays pauvres depuis la mise en place de l’euro et montrent que les anticipations de croissance étaient meilleures pour les pays déficitaires.

Les déterminants des déséquilibres des transactions courantes intra-zone euro sont toutefois difficiles à identifier « de manière robuste », ex ante aussi bien qu’ex post (Eichengreen, 2010). Dans cet article, nous cherchons à identifier les sources des déséquilibres, en exploitant l’information apportée par l’analyse des performances commerciales et des coûts unitaires du travail.

Tandis que les variations des soldes des transactions courantes des pays de la zone euro sont corrélées à celles des coûts unitaires du travail et à celles des importations, ce n’est pas le cas pour les exportations.

Ces dernières sont très faiblement corrélées tant aux transactions courantes qu’aux coûts unitaires du travail (CUT) : des pays comme l’Espagne ou la Grèce, déficitaires et ayant connu une dérive de leurs coûts relativement à l’Allemagne, ont enregistré des progressions de leurs exportations de biens et de services analogues à celles de l’Allemagne au cours de la période 1999-2007. D’autres pays, comme l’Italie ou le Portugal affichent des performances exportatrices satisfaisantes. Ce constat est renforcé si on extrait des taux de croissance de leurs exportations l’influence de spécialisations défavorables, dont on peut penser qu’elles ne reflètent pas un problème de compétitivité-coût ou de compétitivité-prix.

Une décomposition des CUT montre que leur croissance a été tirée presque exclusivement par la progression des prix de la valeur ajoutée dans le secteur des services non échangeables ou de la construction : l’essentiel de l’appréciation des coûts unitaires du travail s’explique par l’évolution des prix dans ces secteurs, avec un effet plus important dans les pays en crise de la zone euro.

Les observations faites quant aux principales corrélations et aux contributions des différents facteurs ou secteurs aux évolutions des exportations ou des CUT tendent à favoriser une explication de la montée des déséquilibres (et donc probablement de la mise en place de certaines conditions de la crise actuelle) par un choc asymétrique de demande plutôt que par un choc de compétitivité dans les échanges.

L’afflux de capitaux vers le secteur abrité des pays de la périphérie lié aux anticipations de rendements élevés a suscité un choc de demande conduisant simultanément à la hausse des CUT (par la hausse des prix dans le secteur abrité) et l’accumulation de déficits courants (par la hausse des importations). Ce choc de demande ne semble pas, en général, avoir mis à mal la capacité des secteurs exportateurs à répondre à la demande étrangère.

La suite de l’article s’organise de la façon suivante : la section 1 examine les relations apparentes entre soldes des transactions courantes, CUT, importations et exportations, pour ces dernières la performance exportatrice est isolée des effets de spécialisation ; la section 2 propose une décomposition des coûts unitaires du travail. Une dernière section conclut en montrant  que l’hypothèse d’un choc de demande est susceptible de rendre compte des faits stylisés mis en évidence. »

(…)

Synthèse et conclusion

« Une bonne compréhension de l’origine des déséquilibres des comptes courants apparus après la création de la zone euro est essentielle pour l’architecture future et la gestion de la zone. Le nouveau mécanisme de surveillance vise à compléter la surveillance exercée par la Commission européenne sur les règles relatives au déficit budgétaire par un suivi des déséquilibres extérieurs et de la compétitivité internationale. L’identification de « bons » ou de « mauvais » déséquilibres des transactions courantes nécessite des informations complémentaires permettant d’évaluer leurs risques potentiels.

En raisonnant exclusivement sur les soldes courants, on ignore les contributions respectives des exportations et des importations, susceptible de donner une information utile sur les causes des déséquilibres.

En outre, la contribution significative des déflateurs de prix dans le secteur abrité à la croissance des CUT agrégés depuis la création de l’euro appelle à la prudence dans l’utilisation des coûts unitaires du travail comme indicateur des performances commerciales.  

Premièrement, la progression des CUT agrégés peut masquer des divergences entre les secteurs exposés et les secteurs abrités.

Deuxièmement, la relation entre les CUT des entreprises et les performances à l’exportation peut être atténuée par la répercussion incomplète des coûts sur les prix et par des effets de compétitivité hors prix.

Notre analyse souligne que les performances exportatrices des pays périphériques de la zone euro tant dans la période allant de la création de l’euro à la crise de 2008-2009 que dans une période plus récente, n’ont pas nécessairement été inférieures à celles des pays excédentaires, de telle sorte que ces pays ont, jusqu’à la crise, accumulé des déficits courants principalement du fait d’une demande interne relativement dynamique.

La progression des exportations s’est souvent faite en dépit d’indicateurs de CUT orientés défavorablement.

Nous montrons que les hausses de CUT sont principalement le fait d’une hausse des prix de la valeur ajoutée dans les secteurs  les plus abrités de la concurrence internationale, au premier rang desquels la construction, hausse qui n’affecte le secteur exposé que de manière indirecte.

Le rôle prépondérant des hausses de prix dans le secteur abrité dans l’apparition des écarts entre les CUT des pays déficitaires vis-à-vis de l’Allemagne nous semble être  la « signature » d’un choc de demande plutôt que d’un choc de compétitivité dans le secteur exposé.

Dans le contexte de l’intégration financière de la zone euro, l’afflux de capitaux domestiques, et surtout étrangers, dans les secteurs abrités des pays périphériques a pu à la fois alimenter la demande d’importation et pousser à la hausse les prix des biens et services, avant tout des biens et services non échangeables internationalement. S’en déduit la corrélation observée entre les évolutions des soldes courants et celles des CUT.

Les volumes et les prix du secteur exposé ont été peu affectés de manière directe par le choc de demande intérieure car ils sont surtout sensibles à la demande extérieure et aux prix internationaux exogènes 12.

Au contraire l’offre de biens et services non échangeables est relativement rigide, de telle sorte que la hausse de la demande se traduit par une combinaison de hausse des volumes (le boom de la construction immobilière) et des prix (la bulle immobilière).

Les entreprises exportatrices des pays périphériques ont cependant été indirectement affectées par la hausse des prix des biens non échangeables par le biais des coûts salariaux croissants sur des marchés du travail plus tendus et du fait de la hausse du prix des consommations intermédiaires (services ou immobilier).

Mais il convient de noter que les entreprises allemandes qui leur font concurrence n’ont pas intégralement répercuté dans leurs prix leurs gains de compétitivité-coût, liés à une modération salariale exceptionnelle, dans le contexte d’une demande interne allemande déprimée. Par ailleurs, et cela quel que soit le secteur, la baisse des taux d’intérêt est venue réduire les coûts du capital pour les entreprises. Au final les pays périphériques n’ont pas connu de défaillance de leur secteur exportateur 13.

L’afflux de capitaux dans certains pays est naturel dans une union monétaire, donc sans risque de change, quand sont anticipées des trajectoires plus favorables des volumes et des prix que dans le reste de la zone, et que les conditions de financement convergent (quasi-disparition des primes de risque dans les pays périphériques 14).

Il s’avère que les déficits courants qui en ont découlé, et leur contrepartie dans l’endettement accumulé par le secteur privé ou public, sont aisément catégorisables parmi les « mauvais déficits ».

L’allocation sectorielle d’une épargne domestique et surtout étrangère abondante n’a pas permis la réalisation des anticipations de rattrapage réel dans les pays périphériques. Les gains en capital attendus ont pu être au rendez-vous mais ont fait long feu, laissant place à un lourd endettement sans actifs productifs en contrepartie. Créanciers et débiteurs, souvent dans le secteur bancaire, partagent la responsabilité d’investissements inconsidérés. La régulation publique existante a été défaillante ou s’est avérée incapable de corriger les trajectoires insoutenables.

Le rééquilibrage partiel des balances courantes depuis 2008 reflète principalement une contraction de la demande (et des importations) dans les pays déficitaires dans lesquels les agents privés et publics cherchent à se désendetter. Mais la croissance plus rapide des exportations de biens hors UE de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce par rapport à celle du reste de la zone euro a également contribué à réduire l’ampleur des déficits courants en 2011. Les performances récentes des exportateurs dans ces pays confirment que la compétitivité-coût dans le secteur des biens échangeables n’est pas un obstacle majeur pour les pays déficitaires de la zone euro et que le secteur exportateur est en mesure de répondre à une demande extérieure plus dynamique, notamment dans le cadre d’un rééquilibrage symétrique de la demande à l’intérieur de la zone euro mettant à contribution les pays excédentaires 15. »

11 L’Irlande fait exception si on considère la productivité apparente du travail, en forte progression dans le secteur manufacturier. Mais dans le même temps la productivité totale des facteurs a stagné. Cet écart s’explique par une forte accumulation de capital, notamment dans les multinationales opérant dans ce pays.

12 Par ailleurs, les grands exportateurs sont souvent des entreprises étrangères dont les prix sont fixés en ignorant largement les conditions de la demande sur le marché local. Les décisions d’investissement devraient tenir compte de la compétitivité en termes de coûts, mais, au sein de la zone euro, ces comparaisons (en niveau) demeurent favorables à la plupart des pays périphériques.

13 Étant donné l’ampleur des flux d’investissement vers le secteur non exportateur, les secteurs exportateurs de ces pays auraient dû réaliser des surperformances marquées pour parvenir à équilibrer offre et demande. Cela dans un contexte de forte concurrence internationale, en particulier dans des industries dans lesquels ces pays sont spécialisés, et en devant surmonter le handicap d’une demande relativement faible adressée par le reste de la zone euro.

14 Les investisseurs étrangers pouvaient anticiper des gains réels d’autant plus importants que l’inflation restait modérée dans les pays du Nord de la zone euro.

15 Si la progression des exportations n’apparaît pas conditionnée au rétablissement de la compétitivité-coût, elle bénéficierait certainement d’une baisse des CUT notamment obtenue par des gains de productivité. Par ailleurs, la baisse des salaires en détruisant de la demande intérieure peut participer grandement au rétablissement des comptes courants des pays en crise dans la zone euro, mais cela avec un coût économique et social élevé.

9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 19:29

 

Dans un article de recherche publié ce jour, mercredi 9 mai 2012, et intitulé

« Même une politique monétaire de la BCE extraordinairement expansionniste et non conventionnelle ne règlerait pas le problème structurel de la zone euro »,

Patrick ARTUS

 explique une nouvelle fois pourquoi des problèmes structurels ne peuvent être résolus

par une politique monétaire expansionniste à l’excès.

Faciliter le désendettement public et privé ne permet pas de résoudre les problèmes de compétitivité d’une économie et son manque de croissance potentielle.

 

« De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une politique monétaire très expansionniste et très non conventionnelle dans la zone euro.

On pourrait imaginer par exemple que la BCE rachète les dettes publiques (à leur prix de marché), et les échange dans son bilan contre de nouveaux titres de maturité très longue et de taux d’intérêt très faibles. La perte pour la BCE serait neutralisée artificiellement.

Ceci allègerait considérablement le service de la dette (publique et extérieure) des pays en difficulté.

BTC France Esp Ita Port 2002 2012

Mais la crise de la zone euro ne serait pas pour autant terminée.

Plusieurs pays désindustrialisés de la zone euro (France, Espagne, Portugal, mais plus l’Italie) continueraient à avoir un déficit de leur balance courante (même en tenant compte de la baisse du service de la dette publique détenue par les non-résidents), et devraient toujours s’endetter auprès des autres pays.

Le problème du retour nécessaire à l’équilibre extérieur pour les pays d’une Union Monétaire sans fédéralisme, et du coût excessif en emplois de ce retour dans beaucoup de pays, serait toujours présent. »

Deficit public France Esp Ita Port 2002 2012 

« Les pays désindustrialisés de la zone euro (Espagne, Grèce, France, Portugal, pas l’Italie ont naturellement des déficits extérieurs.

Pourtant ceci est impossible durablement dans une Union Monétaire sans fédéralisme.

On peut alors avoir l’idée d’une politique monétaire ultra non conventionnelle, qui consisterait à remplacer la moitié de la dette publique de ces pays par une dette publique payant 1% de taux d’intérêt.L’effet favorable sur les déficits publics irait de 1 à 2 points de PIB.

L’effet sur les balances courantes ne ferait disparaître le déficit extérieur qu’en Italie, il ne le réduirait que faiblement en France, en Espagne, au Portugal.

On voit que le problème de la zone euro est plus profond que celui de la politique monétaire de la zone : même avec une politique monétaire ultra-expansionniste, les pays désindustrialisés seraient toujours confrontés à la nécessité de comprimer leur demande pour faire disparaître leurs déficits extérieurs. »

 

A lire en intégralité ici

http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63888

 

13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 10:24

 

Dans son dernier article, Patrick ARTUS

Directeur de la Recherche économique chez NATIXIS,

se demandent quelles sont

« Les contraintes qui pèsent sur les politiques économiques des pays de la zone euro » et tente d’y apporter quelques réponses !

Toujours aussi clair et pertinent !

A faire lire à tous les candidats à l’élection présidentielle.

BTC Esp Ita France 1999 2012

Comment peut-on agir en économie ouverte comme si nous étions en économie fermée ?

Comment peut-on être favorable aux échanges internationaux et ne pas,

simultanément, pratiquer la coopération ?

Comment peut-on défendre l’intégration européenne et ne pas défendre

avec autant de vigueur la coopération ?

Il suffit de se référer aux enseignements de base de la science économique

 sur les économies ouvertes.

BTC Irl Grce Port 1999 2012

« Dans beaucoup de pays européens, le débat sur les politiques économiques est resté extrêmement « domestique », intégrant très peu les contraintes liées à l’environnement international.

 Qu’il s’agisse de politique fiscale, de politique budgétaire, de politique des revenus, nous pensons que deux grands types de contraintes doivent être pris en compte :

- la contrainte de solvabilité externe : même dans une Union Monétaire, les pays ne peuvent pas perpétuellement accumuler de la dette extérieure, et doivent à moyen terme avoir une balance courante équilibrée ;

- les contraintes liées à la mobilité internationale des facteurs de production (capital, travail…).

L’intensité de ces contraintes est difficile à estimer : dans quelle mesure une pression fiscale plus élevée conduit-elle à la délocalisation des facteurs de production et des capacités de production ?

- les contraintes réglementaires : une réglementation (dans tous les domaines : banques, investisseurs, environnement…) très différente de celle des autres pays donne lieu à des arbitrages réglementaires. »

Pays ZE Actifs ou Dettes nets Exterieurs 1999 2012

 

Synthèse

 

Nous pensons qu’un pays (de la zone euro en particulier) subit des contraintes

fortes sur les politiques économiques qu’il peut mettre en place,

en raison :

- de la nécessité d’assurer la solvabilité extérieure ;

- des risques de délocalisation des facteurs de production ;

- des risques d’arbitrage réglementaire.

 Mais il est parfois difficile d’évaluer l’intensité du risque :

- connait-on les véritables effets de la fiscalité sur la localisation du capital et de l’emploi ?

- connait-on l’ampleur des arbitrages réglementaires en réaction à des réglementations spécifiques des banques, de la finance, de l’environnement…

Les évidences sont parfois anecdotiques :

on sait par exemple que la proportion de jeunes diplômés de grandes écoles (d’ingénieurs ou de commerce) françaises ayant leur 1er emploi à l’étranger est passée de 10 % en 2002 à 13-14 % en 2010-2011.

Est-ce une évolution significative ?

 

Lire la suite ici

http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63505

 

 

 

7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 06:56

  

Dans son dernier article, Patrick ARTUS, Directeur de la Recherche économique chez NATIXIS, poursuit ses réflexions sur la crise dans la Zone euro en procédant à

 

« L’anatomie d’une reprise de la crise de la zone euro »

 

« Depuis la fin de 2011, la crise de la zone euro est devenue nettement moins sévère grâce aux mesures d’urgence prises.

Nous nous demandons s’il y a un risque de court terme de redémarrage de la crise.

Taux LT sur Emprunts Etat Ita Esp Irl 2002 2012

 Nous pensons qu’il faudrait pour cela :

que les repos à long terme de la BCE deviennent inefficaces, n’étant plus utilisés par les banques pour financer les Etats ;

qu’un grand pays de la zone euro (Espagne ?) ne parvienne plus à réduire son déficit public en raison de l’importance du recul de l’activité. »

 

« Synthèse : peut-on éviter une rechute dans la zone euro ?

 

Comment éviter ces enchaînements dramatiques ?

 

 La clé, on l'a vu, est le maintien de l'efficacité des repos à long terme de la BCE,

donc le maintien des achats de dettes publiques par les banques, même sur une base

pays par pays.

Ceci implique le maintien de la confiance des banques dans la solvabilité des Etats ; comme on l'a vu dans l'exemple de l'Espagne, l'effort budgétaire a des limites si la croissance est trop faible ;

la seconde clé du maintien de la stabilité est donc le maintien d'une croissance suffisante dans les pays en difficulté de la zone euro.

ZE Encours total de repos de la BCE 2002 2012

On en revient toujours à la même question :

si l'EFSF-ESM (fusionné) a réellement la capacité d'émettre 700 milliards d'euros sur les marchés financiers internationaux,

faut-il conserver cette capacité pour prêter aux Etats lorsqu'ils sont en difficulté (ou pour décourager les attaques spéculatives, le fameux "firewall"),

ou bien peut-on en utiliser une partie pour soutenir intelligemment la croissance (un "Grand Emprunt" européen sur le modèle de ce qu'a fait la France, tableau 3) ? »

 

Lire le texte intégral ici :

http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63416

 

5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 13:35

 

Voici l’évolution de l’encours des prêts de la Banque centrale européenne BCE,

depuis janvier 2008

La liquidité coule à flot ... mais l'économie ne repart pas.

Les limites du dopage monétaire ?

Encours des Prets de la BCE 2008 2012

Source:  BNPP, Ecoweek, 2 mars 2012

5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 13:24

 

Dans son dernier numéro Ecoweek « Espagne : plus dur que prévu », du 30 mars 2012, les économistes de BNP Paribas expliquent pourquoi la situation  de l’Etat en Espagne est plus difficile que prévu. Encore une fois, c’est le manque de croissance qui inquiète, dans la mesure ou les efforts budgétaires peuvent devenir contreproductifs (ils réduisent davantage la croissance) et inefficace (le déficit budgétaire se creuse).

« Après l’impressionnante détente des taux longs consécutifs aux opérations de refinancement à long terme (LTRO) menées par la BCE, les inquiétudes des marchés quant au risque souverain espagnol refont surface.

Espagne, Niveau de Dette publique soutenable

Tombés à 4,8% le 1er mars 2012, les taux à 10 ans espagnols s’apprêtent à finir le mois autour de 5,3- 5,5% (graphique).

La révision en hausse du déficit public (à 8,5% du PIB contre 6% prévu) a surpris par son ampleur. Elle a aussi entraîné une révision à la hausse de l’objectif de déficit public de 2012 à 5,3% du PIB contre 4,4% prévu initialement. Comme en 2011, l’Espagne lèvera donc plus de dette que prévu cette année.

Mais est-ce véritablement un problème ?

Rendements Obligations d'Etat Ta Esp 2011 2012« L’Espagne jouit d’un niveau de dette publique modéré (70% du PIB) qui, en théorie, devrait lui permettre d’accuser des déficits plus importants à court terme tant que l’objectif de 3% du PIB reste en ligne de mire. En réalité le problème se situe davantage du côté de la faisabilité de l’ajustement promis. Malgré le relâchement de l’objectif du déficit budgétaire de cette année, l’ajustement demeure difficile à réaliser (3,2 points de PIB de réduction du déficit). En effet, le budget espagnol repose sur l’hypothèse d’une récession de 1,7% en 2012 ce qui implique qu’une réduction de 3 points de PIB (environ 30 milliards d’euros) du déficit public demande environ 5 points de PIB (50 milliards d’euros) de mesures d’austérité1. Pour l’heure, nous ne connaissons pas les mesures incluses dans le budget 2012. Seules 15 milliards d’euros d’économies, votées en janvier, ont été identifiées. Il faudra donc encore trouver 35 milliards d’euros pour présenter un budget crédible.

Les plans de réduction des déficits des régions seront également l’objet de toutes les attentions. Elles sont les principales responsables du dérapage budgétaire enregistré en 2011. Les dépenses des autonomias représentent environ 30% des dépenses totales des administrations publiques et sont majoritairement allouées à la santé et l’éducation. Elles répondent à des logiques d’investissement de moyen terme qui sont rigides à la baisse. A l’inverse, les revenus des régions, tout comme ceux de l’administration centrale, ont été particulièrement affectés par l’éclatement de la bulle immobilière. Il en résulte des déficits en grande partie structurels dont la résorption requiert une redéfinition profonde des politiques budgétaires sur l’ensemble du territoire.

 

1 Si l’on considère que la croissance potentielle espagnole est égale à 1,5%, une récession de 1,7%

 implique que l’ouput gap se creuse de 3,2 points. En tenant compte d’un « multiplicateur budgétaire »

égal à 0,5 la détérioration cyclique des finances publiques est de 1,6 points. Il faut donc engager

4,8 points de PIB de mesures structurelles pour espérer réduire le déficit public de 3,2 points de PIB.

 

A cet égard, les résultats des élections en Andalousie, pourtant promises au Parti Populaire (PP) compliquent quelque peu la tâche du gouvernment. Malgré une majorité de suffrages (40,6%) le PP n’a pas été en mesure de prendre le contrôle de cette région, gouvernée depuis trente ans par le Parti Socialiste (PSOE). Ce dernier, avec 39,5% des voix devrait former une coalition avec la Gauche unie (IU) qui a remporté 11,34% des suffrages. La mise en place d’une politique budgétaire harmonisée s’annonce donc plus difficile que prévu même s’il convient de rappeler que le Parti Populaire est majoritaire dans 11 des 17 régions autonomes.

Enfin, l’assainissement durable des finances publiques espagnoles passe par une redéfinition du modèle de croissance, dont les excès passés pèsent lourdement sur les comptes publics.

Cela requiert des mesures structurelles pour stimuler la compétitivité et l’emploi. Le gouvernement espagnol a adopté une réforme visant à apporter plus de flexibilité au marché du travail. L’idée est d’enclencher une reprise plus rapide de l’emploi dès lors que le rebond de l’activité sera établi. A court terme, elle provoque surtout grèves et manifestations qui serviront d’examen à la volonté (et à la capacité) de réforme du nouveau gouvernement.

Finalement, toute la difficulté réside dans la capacité des autorités politiques à ménager la patience des marchés à court terme tout en proposant une stratégie de sortie de crise crédible à moyen terme. »

BNPP, Ecoweek du 30 mars 2012

 

5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 13:00

 

Selon un document de la Recherche économique de BNP Paribas, les moyens cumulés du FESF et du MES passent à EUR 700 milliards mais avec ce « Pare-feux européen, le compte n’y est pas.  

L’Eurogroupe vient de porter à EUR 700 milliards (contre EUR 500 milliards jusqu’ici) les moyens financiers cumulés des outils de stabilité (FESF pour Fonds européen de stabilité financière et MES pour Mécanisme européen de stabilité). C’est le minimum.

Il n’est en effet pas sûr que ce montant suffise à rassurer les Etats non membres de la zone euro à qui l’on demande d’augmenter leur participation au FMI.

 Rappelons, en outre, que EUR 200 milliards sont déjà engagés (en faveur de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande) ce qui laisse une capacité de prêt résiduelle de EUR 500 milliards.

Rendements Obligations d'Etat Ta Esp 2011 2012

Le MES doit commencer à opérer le 1er juillet 2012, mais ne sera pleinement opérationnel qu’en 2014, après avoir été intégralement capitalisé.

Il est prévu, d’ici là, que le FESF puisse engager de nouveaux programmes.

L’Espagne, elle, inquiète à nouveau.

On sait que les prêts à trois ans de BCE ont beaucoup fait pour que celle-ci retrouve des conditions de financement acceptables.

Le Trésor espagnol a d’ailleurs mis à profit la baisse des rendements pour accélérer son calendrier d’émissions : à fin mars 2012, 40% de ses besoins annuels de financement sont couverts.

Mais ces derniers menacent de déraper, notamment dans les régions autonomes, principales responsables de la mauvaise exécution des finances publiques en 2011.

Le fait que l’Andalousie échappe au Parti Populaire lors des dernières élections, n’a d’ailleurs pas été applaudi sur les marchés.

BNPP, Ecoweek, 30 mars 2012

24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 08:16

CEPII

Voici un document de 4 pages à lire sans attendre !

 

« Ne laissons pas la crise de la zone euro s'étendre à l'Asie »

est la dernière lettre du CEPII

Lettre N° 318 de janvier 2012

Ce document est co-rédigé par Agnès Bénassy-Quéré, He Fan, Masahiro Kawai, Tae Joon Kim, Yung-Chul Park, Jean Pisani-Ferry, David Vines & Yu Yongding

 

Agnès Bénassy-Quéré est Directrice du CEPII

Jean Pisani-Ferry est fondateur de BRUEGEL

 

« Alors que la crise de la dette souveraine s'approfondit, les partenaires de l'Europe

hésitent toujours à offrir leur aide à la zone euro.

Ils considèrent que l'Union doit avant tout s'appuyer sur ses propres ressources et

résoudre ses problèmes de gouvernance.

Pourtant, cette crise constitue une nouvelle menace pour les autres pays,

plus particulièrement en Asie.

L'Europe ne représente pas seulement un grand marché dont il faut garantir la solvabilité,

mais les pays asiatiques pourraient avoir un intérêt spécifique à la survie de l'euro qui,

au cours la prochaine décennie, constituera encore la seule alternative

crédible au dollar comme monnaie internationale.

Une augmentation des ressources du Fonds Monétaire International semble être

 le meilleur moyen de fournir une aide financière, en contrepartie de

nouvelles réformes de la gouvernance du Fonds.

Les pays asiatiques peuvent également contribuer à la résolution de la crise

en offrant des marchés dynamiques aux entreprises européennes

à travers un rééquilibrage plus rapide de la croissance chinoise

et une ouverture croissante des marchés. »

 

Cette Lettre du CEPII s'appuie sur la septième réunion du Forum économique

Asie-Europe qui s'est tenue à Séoul le 9 décembre 2011.

 

« Ne laissons pas la crise de la zone euro s'étendre à l'Asie » par CEPII

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A Lire