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David Mourey

  • : Démocratie Economie et Société
  • : David MOUREY Professeur d'Economie Auteurs de nombreux ouvrages d'économie chez De Boeck Fondateur des « Rencontres économiques » depuis 2005.« Rencontres économiques lycéennes » et « Rencontres économiques citoyennes »à Pontault-Combault depuis 2005 ! Fondateur des« Rencontres économiques » à Paris depuis 2008 !
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Le Livre de la Semaine

 

 

Texte Libre

 

15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 17:06
Dans une période au cours de laquelle on s’interroge beaucoup sur le réchauffement climatique, ses effets potentiels sur l’économie et en pleine crise financière et réelle, la lecture d’un billet et d’un commentaire sur le blog d’Etienne WASMER - Blog d'un économiste du travail- me conduit à rappeler ce bref épisode de l’histoire de la pensée économique.
 
Cycle économique et taches solaires
 
En 1878-1879, Stanley JEVONS considéré comme le premier économiste néoclassique anglais, publie « Commercial crises et Sun spots », c'est-à-dire « Crises commerciales et taches solaires ».
 
Dans cet ouvrage, il établit une corrélation entre les cycles économiques et les tâches solaires.
 
De cette corrélation, entre la durée moyenne du cycle économique et le mouvement des taches à la surface du soleil, il déduit un peu trop rapidement une causalité ou une relation de cause à effet, selon laquelle ce sont les mouvements des taches solaires qui déterminent l’évolution de la production globale.
 
Agents économiques, croyances, comportements et cycles
 
On pourrait expliquer cette « théorie » du cycle économique en proposant un modèle de fonctionnement de l’économie dans le quel les agents économiques croient que les taches solaires peuvent influencer les fluctuations de l’économie. Sur la base de cette hypothèse, de cette croyance, et ceteris paribus - toutes chose égales par ailleurs-, ils vont prendre des décisions et agir.
 
Finalement, ils constatent une corrélation entre le mouvement des taches et l’activité économique. Ils en déduisent une causalité et pensent que leurs croyances sont vérifiées et donc fondées.
 
Autrement dit, les agents économiques valident leurs anticipations par leurs comportements fondés sur ces anticipations.
 
Self-fulfilling Expectations
 
On parle d’anticipations auto réalisatrices, self-fulfilling expectations, et on retrouve la logique des bulles spéculatives à l’origine des crises financières récentes.
 
Dans le cas des taches solaires, on peut imaginer que les agriculteurs vont davantage semer parce qu’ils pensent qu’en vertu des mouvements des taches à la surface du soleil, la récolte sera meilleure. In fine, la récolte est meilleure.
 
Le rappel de cet épisode historique, nous permet de montrer que les croyances jouent ou peuvent jouer un rôle majeur dans les évolutions des variables économiques et financières.
 
En résumé, on croit aisément ce qu’on désire et on a tendance à prendre ses désirs pour des réalités. Autrement, lorsqu’on croit que les cours vont monter, on achète, les cours monte et ainsi de suite…, jusqu’au retournement des anticipations et des croyances.
 
Le seul problème est qu’en économie, lorsque les croyances se retournent, même ceux qui n’ont pas joué ou voulu jouer peuvent perdre, peuvent y laisser leur peau ou tout au moins leur chemise, leur pantalon, …
 
A consulter :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Monde, Débat avec Jean Paul Fitoussi,  président de l'OFCE,  mardi 11 septembre 2007 à 15 h00.
 
 
 
 
 

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