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David Mourey

  • : Démocratie Economie et Société
  • : David MOUREY Professeur d'Economie Auteurs de nombreux ouvrages d'économie chez De Boeck Fondateur des « Rencontres économiques » depuis 2005.« Rencontres économiques lycéennes » et « Rencontres économiques citoyennes »à Pontault-Combault depuis 2005 ! Fondateur des« Rencontres économiques » à Paris depuis 2008 !
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Le Livre de la Semaine

 

 

Texte Libre

 

22 février 2007 4 22 /02 /février /2007 18:28
Compte rendu du débat du mardi 30 janvier 2007
 
Le débat s’ouvre avec M De Boissieu sur fond de controverse autour du report par l’insee de la publication des chiffres corrigés du chômage à partir des résultats de la dernière enquête emploi. Ce point sera peu discuté car avec un taux de chômage (TC) oscillant entre 8,6%  et 9 %, le problème reste fort préoccupant malgré la baisse observable depuis mi 2005. Le plein emploi (TC d’environ 5%) ne peut être envisagé avant 2012 pour M De Boissieu. sur fond de controverse autour du report par l’insee de la publication des chiffres corrigés du chômage à partir des résultats de la dernière enquête emploi. Ce point sera peu discuté car avec un taux de chômage (TC) oscillant entre 8,6%  et 9 %, le problème reste fort préoccupant malgré la baisse observable depuis mi 2005. Le plein emploi (TC d’environ 5%) ne peut être envisagé avant 2012 pour M De Boissieu.
 
Cependant, la situation du marché du travail (MT) ne peut être réduite au TC. Il faut également tenir compte du taux d’emploi (TE est le % des personnes en âge de travailler qui occupent un emploi) et du taux d’activité (% des personnes en âge de travailler qui sont actives). Autre fait essentiel repris par M Heyer, la forte baisse du TC depuis mi 2005 a nécessité 3 à 4 fois moins de créations d’emplois que la même baisse observée en France entre 1998 et 2001, en raison notamment des évolutions démographiques., la forte baisse du TC depuis mi 2005 a nécessité 3 à 4 fois moins de créations d’emplois que la même baisse observée en France entre 1998 et 2001, en raison notamment des évolutions démographiques.
 
Les TC des jeunes et des seniors sont encore plus préoccupants mais ce n’est pas un problème spécifiquement français. La spécificité française réside davantage dans la faiblesse des TE, des TA des jeunes et des seniors.
Selon M De Boissieu, on ne pourra pas résoudre les problèmes d’emploi des jeunes indépendamment de la résolution de leurs difficultés de logement.
 
M. Heyer montre que paradoxalement, données de l’OCDE à l’appui, la France n’est pas si protectrice sur les emplois durables (CDI). Elle l’est surtout sur les emplois temporaires.
Selon M de Boissieu, il existe un gisement d’emploi dans le secteur des services à la personne et notamment les services domestiques. M Heyer insiste davantage sur les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration où les TE sont vraiment faibles.
 
Enfin, M Duval attire l’attention sur les risques pour la société du développement de subventions, à grande échelle, des riches pour qu’ils embauchent les pauvres afin d’en faire des travailleurs pauvres. "Quelle société voulons-nous?", se demande M. Duval. attire l’attention sur les risques pour la société du développement de subventions, à grande échelle, des riches pour qu’ils embauchent les pauvres afin d’en faire des travailleurs pauvres. "Quelle société voulons-nous?", se demande M. Duval.
M. Heyer explique qu’on n’augmente pas la richesse par habitant en augmentant les TE mais que c’est la hausse de la production, et du revenu par habitant et donc celle de la demande, qui permet la hausse des TE dans le secteur des services à la personne.
 
Pour M. De Boissieu, il faut poursuivre les politiques d’allègements de cotisations sur les salaires proches du niveau du Smic. Cela a permis de créer de nombreux emplois pour les chômeurs peu qualifiés depuis le milieu des années 1990.
M. Duval montre que cette politique est certes créatrice d’emplois mais elle favorise l’émergence de travailleurs pauvres de plus en plus nombreux en créant des "trappes à bas salaires", c'est à dire des niveaux de salaire en dessous desquels les employeurs sont tentés de maintenir les salariés afin de garder le bénéfice des allègements de charges.
 
La baisse du salaire minimum et/ou la diminution du montant des allocations chômages n’apparaissent pas non plus comme des solutions efficaces pour les intervenants. M. Heyer montre qu’en France le niveau d'indemnisation est dans la moyenne européenne contrairement à une idée reçue, et il indique qu'un chômeur sur deux ne perçoit plus aucune indemnité. La seule spécificité française concerne le plafond très élevé au-delà duquel on ne calcule plus de droits à indemnisation (5000 euros!). Ainsi, le coût de prise en charge par la collectivité des chômeurs aux salaires passés les plus élevés est très important.
 
En revanche, si le modèle danois de « flexicurité » (flexibilité et sécurité) est cité en exemple car il combine haut niveau de protection et souplesse sur le MT, il exigerait un choix de société fort différent. Or selon M. Duval, il n’est pas sûr que les Français y soient prêts. En effet, avec un TC d’environ 4%, le Danemark consacre 4% de son PIB à ses chômeurs (indemnisation, aide au retour à l’emploi, sécurisation des parcours...) alors que la France avec un TC proche de 9% y consacre seulement 2% du PIB.
 
Les trois intervenants reconnaissent que les réformes structurelles sont d’autant plus efficaces et faciles à mettre en œuvre qu’elles sont menées dans un cadre macroéconomique porteur, c'est à dire d'un taux de croissance annuel moyen du PIB de 3%, impulsé par des politiques de soutien de la demande des ménages et des entreprises. On ne peut pas séparer les deux.
 
Faire fonctionner convenablement une économie en utilisant un seul des deux leviers reviendrait à essayer d’applaudir avec une seule main.
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A consulter :
 
La page personnelle d’Eric HEYER :
 
La page de Christian de BOISSIEU sur le site du CAE :
 
La page de Guillaume DUVAL :
 
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Débat annoncé sur France Culture, en fin d’émission  suivante :
 
Emission du lundi 29 janvier 2007
 
Spécial élections présidentielles :
 
Les programmes économiques des candidats sous l’œil des experts
 
1ere émission : Environnement       
 
Pour préparer les élections présidentielles à venir, L’économie en questions en partenariat avec Challenges, hebdomadaire d’actualité économique, propose quatre rendez-vous avec des experts pour examiner le contenu et les conditions éventuelles d’application des programmes économiques des principaux candidats. Quatre thèmes sont retenus :
 
- Environnement - lundi 29 janvier
- Fiscalité - lundi 12 février
- Emploi - lundi 26 février
- Europe - lundi 12 mars
 
Avec Pierre-Henri de Menthon, redacteur en chef à Challenges.
Avec Christian Saint-Etienne, professeur des Universités et Président de l'Institut France Stratégie. Il a travaillé au FMI et à l'OCDE avant d'enseigner l'économie politique et de créer un cabinet de conseil en stratégie.
Alain Grandjean, économiste de l’environnement, dirige la société «Capitalisme durable». 
Jean-Marie Chevalier, professeur de Sciences Economiques à l’Université Paris Dauphine où il dirige le Centre de Géopolitique de l’Energie et des Matières Premières et le DEA Economie Industrielle. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur l’industrie et l’énergie. 
Christian de Boissieu, économiste, président délégué du CAE (Conseil d’analyse économique), professeur à l’Université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne) et au Collège d’Europe à Bruges. Directeur scientifique du Centre d’observation économique de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris.
 
 

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