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David Mourey

  • : Démocratie Economie et Société
  • : David MOUREY Professeur d'Economie Auteurs de nombreux ouvrages d'économie chez De Boeck Fondateur des « Rencontres économiques » depuis 2005.« Rencontres économiques lycéennes » et « Rencontres économiques citoyennes »à Pontault-Combault depuis 2005 ! Fondateur des« Rencontres économiques » à Paris depuis 2008 !
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Le Livre de la Semaine

 

 

Texte Libre

 

12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 11:52

  

J’ai posté il ya deux jours un texte pour expliquer pourquoi je pensai que la politique budgétaire de rigueur et d’austérité menée par le gouvernement FILLON nous conduit droit dans le mur, et que bien loin de sauver le triple A « AAA », elle nous le ferait perdre inéluctablement.

 

France AAAQuand j’ai posté ce billet très critique, je me demandai si les économistes seraient d’accord avec ce point de vue. Mais bon, c’est mon avis et on verra bien dans quelques mois et quelques années ce qu’il adviendra !

Quelle ne fut pas ma surprise en lisant ce matin ce texte du Professeur Charles WYPLOSZ sur le site TELOS. D’ailleurs, je présente régulièrement des textes publiés sur cet excellent site.

L’auteur est Professeur d'économie, Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (Genève).

La critique de cet éminent spécialiste de ces questions m’a rassuré sur mon diagnostic.

Je partage complètement le point de vue de cet économiste et je vous invite à lire de suite son billet. Et on ne peut vraiment ne pas accuser Charles WYPLOSZ de prôner le laxisme budgétaire.

Ce serait faire preuve d’une mauvaise foi pathologique. Il suffit de lire ses nombreses chroniques.

 

 Extraits :

 

« Le deuxième plan d’austérité est un contresens économique dramatique. Tout le monde à Paris semble convaincu que c’est le prix à payer pour éviter de perdre le AAA. C’est en fait le meilleur moyen d’y arriver. D’ailleurs les marchés n’ont pas réduit les primes de risques sur la dette française après l’annonce de ce plan.

Nul n’ignore que la situation économique se détériore en France et en Europe, et même aux États-Unis. Ce n’est pas surprenant. Depuis deux ans, chaque jour on entend parler de la crise de la zone euro et on voit bien que les choses ne s’arrangent pas. Les consommateurs sont effrayés, et ils coupent dans les dépenses. C’est logique et prévisible.

Dans un monde rationnel, le gouvernement ferait tout ce qu’il peut pour réconforter les consommateurs et éviter la spirale récession-chômage qui se met en place sous nos yeux.

Et bien non, le gouvernement fait exactement l’inverse, ils accroît la pression fiscale. On peut d’ores et déjà voir la suite : par rapport aux prévisions, la récession sera plus dure, les rentrées fiscales seront plus basses, les dépenses publiques (allocations de chômage et aides diverses) seront plus élevées et le déficit ne va pas diminuer, bien au contraire. Au revoir le AAA ! »

 

La suite ici :

 Plan Fillon : triple A ou triple 0

Voir aussi :

France : Le plan de rigueur qui va faire perdre le Triple A « AAA »

 TELOS

11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 09:05

Francois Fillon et les ministres du Gouvernement sont satisfaits du plan de rigueur annoncé il y a quelques jours, lundi 7 novembre 2011. On peut vraiment se demander pourquoi !

Sont-ils vraiment crédibles sur ce point ?

France Mesures en dépenses et en recettes 2012 2016

En effet, non seulement ce plan est insuffisant et inadapté à très court terme pour atteindre l’objectif de consolidation budgétaire en vue de 2012, mais il est surtout procyclique et donc complètement inadapté pour être efficace à moyen terme et à long terme.

 Je précise d’emblée que ma critique ne doit pas être interprétée comme une position favorable au laxisme budgétaire, à la non réduction du déficit budgétaire et la non réduction de la dette publique en pourcentage du PIB. Bien au contraire, j’ai la conviction depuis longtemps et je l’ai assez montré à travers divers billets, qu’on ne peut poursuivre cette dynamique de creusement des déficits publics et d’endettement public ad vitam aeternam. J’ai assez attiré l’attention en 2007 sur le rapport de la Commission Pébereau publié en 2005 et désormais sur le rapport Cotis-Champsaur publié en 2010, pour pourvoir critiquer les choix faits par le gouvernement en place pour consolider les finances publiques.

  

France Dépenses des APU 1990 2010

Source: Natixis, Gouvernement

 

 Ce plan de rigueur aura donc probablement des effets contraires à ceux qui sont recherchés !  En effet, quand la demande privée est atone et qu’on réduit simultanément la demande publique (dans un contexte international peu porteur au sens ou la demande extérieure est trop faible), il ne faut pas s‘attendre à une croissance plus forte, mais plutôt à une croissance plus faible.

Or, une croissance plus faible, par le jeu des stabilisateurs automatiques, entraine ipso facto moins de recettes publiques et plus de dépenses publiques, donc un déficit supplémentaire.

Les membres du gouvernement Fillon le savent bien, enfin je l’espère, alors pourquoi vantent-ils les mérites supposés de ce plan ?

Probablement pour montrer qu’ils sont déterminés à remettre les finances publiques dans l’ordre, et c’est une bonne chose, mais plus certainement pour convaincre les créanciers et autres investisseurs sur les marchés financiers, que l’Etat français s’engage désormais durablement dans cette voie afin de ne pas perdre le triple A, « AAA », dans les mois qui viennent.

 

 Les slogans ne permettent pas de convaincre !

 

 Pour justifier les choix du gouvernement, il y a même le Ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, qui a affirmé avec force que « ce qui inquiète le plus les français, c’est le laxisme budgétaire » (je cite de mémoire, au mot prés). Il faut donc faire feu de tout bois pour réduire les déficits budgétaires, quitte à se donner des coups de marteau su la tête.

 Mais, sérieusement, comment convaincre en avançant des « arguments » aussi ridicules ? Le peut-on ?

 Ce qui inquiète le plus les français, c’est le risque de perdre son emploi et son revenu pour longtemps, ou si c’est déjà fait, c’est de ne pas retrouver d’emploi et de revenus suffisants avant longtemps.

Ce qui inquiète vraiment la plupart des français, c’est de devoir vivre moins bien pendant plusieurs longues années…

Je précise que dire cela, ne veut pas du tout  dire que les français sont pour le laxisme budgétaire ou contre la réduction des déficits publics et de la dette publique !

Ce qui dérange avec ce plan, c’est la manière dont on s’y prend après avoir accumulé 37 ans de gestion lamentable des comptes publics, quelque soit le gouvernement en place.

 

 A ce moment de l’histoire de nos comptes publics,

ce choix revient à dire, en quelques sortes, aux français :

« Nous – la droite mais aussi la gauche - avons géré les comptes publics

comme des amateurs et nous avons plongé l’Etat français dans une situation

telle que l’économie française peut en subir les conséquences.

Ce n’est pas de votre faute, mais c’est vous qui allez en payer le prix.

Ceci dit, rassurez vous, vous allez juste devoir vous serrer la ceinture quelques années.

Après, cela ira mieux.

Pendant ce temps, nous, comme on conserve notre emploi et nos revenus,

nous allons pouvoir confortablement vous sortir de là.

Mais de grâce, soyez compréhensifs et patients, et laissez nous réparer les erreurs

que nous avons accumulé. »

 

Comment convaincre avec une telle stratégie budgétaire ?

 

 Sur les marchés, l’irrationalité ne règne pas toujours. Les acteurs du marché savent faire preuve de rationalité aussi. Les investisseurs savent bien que couper très fort dans les dépenses ne permet pas de réduire, ni le déficit budgétaire, ni la dette publique.

Il suffit d’observer les effets des coupes drastiques dans les dépenses publiques réalisées par le gouvernement grec depuis deux ans et de regarder le résultat. L’échec est incontestable !

Cela veut-il dire qu’il ne faut pas réduire les dépenses en Grèce ? Non, bien entendu !

Donc, cette « stratégie », ne convainc ni les investisseurs, ni les agences de notation, …

La pseudo stratégie consistant à couper au sécateur dans les dépenses publiques de manière rapide, brutale et mal ciblée est complètement inefficace à court terme car la croissance est encore plus molle, mais aussi à long terme car la croissance potentielle se réduit comme une peau de chagrin.

Les investisseurs-créanciers le comprennent et c’est bien la raison pour laquelle ce plan sera inefficace au regard des enjeux de court terme (liquidité du marché de la dette publique) et de long terme (solvabilité et soutenabilité).

 

En fait, la seule voie crédible est celle qui serait fondée sur un engagement irrévocable et incontournable (obligation de respect avec impossibilité de ne pas respecter les engagements budgétaires)  pluriannuel en faveur de la réduction des dépenses publiques, des déficits budgétaires et du ratio (dette publique / PIB) sans détruire la croissance présente et future.

Dans un tel cadre, il ne serait nul besoin de procéder à des coupes trop drastiques dans les dépenses, dans un horizon de court terme.

La stratégie de consolidation des finances publiques (de retour à l’équilibre budgétaire annuel, voir à des excédents permettant de réduire la dette), ne doit nuire, ni à la croissance effective, ni à la croissance potentielle car c’est la solvabilité budgétaire qui est en jeu (c'est-à-dire la capacité à avoir suffisamment de recettes pour faire face durablement à ses engagements) et au-delà la soutenabilité de la dette publique.

 

Rigueur ou croissance : il n'y a pas d'arbitrage !

 

Il ne doit pas y avoir arbitrage entre rigueur et croissance, ni à court terme, ni à long terme. Dans les deux cas, le cout d’opportunité est très élevé.

Comme dans le cadre du plan du gouvernement français, c’est le cas,il y a arbitrage. On sacrifie l’un à l’autre.

Il ne faut pas s‘étonner que les investisseurs-créanciers soient septiques.

Dans ces conditions, ce qui inquiète le plus ces derniers, ce n’est pas simplement la liquidité des titres de dette souveraine qu’ils détiennent, mais c’est plutôt la solvabilité dans la durée de l’Etat et in fine la soutenabilité.

Or, la solvabilité est conditionnée par la croissance du PIB, que la rigueur permet d’atteindre à court terme et permettra d’atteindre à moyen-long terme, si elle s’inscrit dans une stratégie de baisse progressive et durable de la dépense publique, des déficits budgétaires et tu taux d’endettement public.

Il est clair que la question de la solvabilité budgétaire est sacrifiée, par nos dirigeants, au profit d’un signal de court terme aux marchés financiers et aux agences de notation.

 

La France va certainement perdre son « AAA », triple A

 

L’objectif immédiat est de ne pas perdre le « AAA », triple A pour éviter de payer son endettement plus cher, ce qui rendrait la consolidation budgétaire plus difficile. En effet, si la liquidité des titres de dettes souveraine baisse, alors, la valeur d’échange de ces titres va baisser et les taux d’intérêts sur ces titres vont augmenter.

 

France All Taux souverains 10 ans 2011

 Source : Natixis

 

Le creusement de l'écart entre les taux souverains de la France et de l'Allemagne, en défaveur de la France, montre indubitablement que la stratégie budgétaire du gouvernement n'est pas crédible !

 

Ainsi, en choisissant une fois de plus une gestion court-termiste du budget de l’Etat (comportement court-termiste que les dirigeants politiques ne manquent pas de reprocher aux investisseurs sur les marchés financiers), le gouvernement français fait tout ce qu’il faut pour que la France perde ce fameux « AAA », triple A, dans quelques mois.

 

Il y a vraiment de quoi être perplexe et inquiet.

 

Puissent les prochaines élections, Présidentielles et Législatives de 2012, nous donner un gouvernement et une majorité renouvelée et éclairée (de gauche ou de droite), laquelle rompra pour de bon avec une gestion budgétaire lamentable parce qu’elle ne s’inscrit que dans le court terme alors que par nature, le temps du politique et de la Démocratie devrait être le long terme afin que le bien être des générations présentes ne s’améliore pas au détriment de celui des générations futures et réciproquement. A suivre donc ...

 

A consulter :

 

 Il faut lire le Rapport COTIS - CHAMPSAUR sur la Dette Publique 

 

Que faire pour sauver la Zone euro et l’Euro ? … Avis sur les propositions de Jacques ATTALI

 

Dette publique, déficit budgétaire et politique budgétaire

Dette publique, comportements de consommation et d'épargne

Comment mesurer la dette publique ?

 

Colloque « La Dette Publique et les Générations Futures » au Cercle Républicain, le 18 octobre 2011

Rencontre avec Jacques ATTALI sur « La Dette Publique et les Générations Futures »

De « L’euro est là et crapoto basta » … à la Crise de l'Euro est là !!!

Crise de la Zone Euro : « Le FESF proche de la transformation »

Zone Euro : « le politique a constamment un temps de retard »

Le Fond européen de stabilité financière, FESF, raconté aux enfants : FESF, MESF, …, MSE

« Le pari risqué de l’Europe » par Charles WYPLOSZ 13 Mai 2010

Quelle Soutenabilité pour les finances publiques de la Grèce ?

« La Grèce : une tragédie européenne », par Jean-Paul Fitoussi

« DE LA CRISE FINANCIÈRE À LA CRISE ÉCONOMIQUE »

 

8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 06:53

 

Ce lundi 7 mai 2011, alors que le Premier Ministre François FILLON vient de dévoiler un nouveau plan de rigueur, et d’austérité,  on observe que celui-ci ne changera pas grand chose à notre problème profond et durable de finances publiques, dans la mesure ou ce n’est pas de cette manière qu’on règle une mauvaise gestion des finances publiques depuis plus de trente ans. 

Pour le comprendre, il est fort utile de regarder quelques graphiques issus d’un rapport datant de début 2010 sur cette question.

 

 Il s’agit du « RAPPORT SUR LA SITUATION DES FINANCES PUBLIQUES »

de Jean-Philippe COTIS et Paul CHAMPSAUR publié en AVRIL 2010.

 

En effet, « Par lettres de mission en date du 15 février 2010, le Président de la République a demandé à M. Paul CHAMPSAUR, président de l’Autorité de la statistique publique, et à M. Jean-Philippe COTIS, directeur général de l’Institut de la statistique et des études économiques (Insee), d’établir un diagnostic objectif et partagé de la situation des finances publiques de la France. Le présent rapport fait suite à cette demande. »

J’ajoute que « Conformément aux lettres de mission, les conclusions des rédacteurs ont été partagées avec les parlementaires, les partenaires sociaux et les représentants des collectivités territoriales. »

 

Dans ce rapport, on peut vérifier sans le moindre doute que tous les gouvernements, de droite et de gauche avec ou sans cohabitation, qui se sont succédés depuis 1974 ont leur part de responsabilité dans cette dégradation continue des finances publiques en France.

 Face à un constat aussi incontestable, je suis tantôt énervé, tantôt hilare, tantôt désolé, …, par tant de mauvaise foi quand je j’entends et quand je vois nos dirigeants politiques se renvoyer la balle de la responsabilité, alors que leurs prédécesseurs (et eux même) ont participé activement à cette gestion irresponsable et désastreuse dont le prix sera payé in fine par ceux qui n’y sont pour rien, ou presque. Qui d’après vous ?

 

Je reviendrai sur le contenu du rapport progressivement, et je me demande bien pourquoi le Président de la République a demandé un tel rapport pour que finalement, on en entende si peu parler depuis sa publication. J’ajoute, à ce titre, que « Conformément aux lettres de mission, les conclusions des rédacteurs ont été partagées avec les parlementaires, les partenaires sociaux et les représentants des collectivités territoriales. »

 France Solde Budgetaire 1970 2010

Source : « Rapport sur la situation des finances publiques », COTIS-CHAMPSAUR, avril 2010

 

 

Ci-dessus, on voit, de manière limpide, que l’Etat français présente un déficit budgétaire annuel depuis 1974. Autrement dit, depuis 37 ans, l’Etat emprunte chaque année pour financer des dépenses qui excédent ses recettes.

Alors que sur cette très longue période, l’économie a connu des années de croissance forte, jamais les recettes supplémentaires n’ont servi à réduire suffisamment le déficit, voire à obtenir des excédents budgétaires,  afin de réduire la dette publique. Le résultat, on le voit ci-dessous.

 France Dette Publique 1970 2010

Source : « Rapport sur la situation des finances publiques », COTIS-CHAMPSAUR, avril 2010

 

La dette publique, étant un stock alimenté par les flux de déficits ou emprunts passés, ne cesse de croitre en montant et en pourcentage du PIB.

Quand le rapport (Dette Publique / PIB) croit, cela veut dire que la dette publique augmente plus vite que le PIB.

Il ne faut par être Grand Clerc pour comprendre que cette dynamique n’est pas soutenable plus longtemps car plus les années passent et plus la solvabilité s’affaiblit.

Il ne faut pas non plus être Prix Nobel d’économie pour comprendre que les créanciers s’inquiètent et exigent des taux d’intérêt plus élevés pour continuer à prêter … aux pays concernés.

On voit ci-dessous pourquoi l’Etat français est aujourd’hui placé sous surveillance par les agences de notation.

 

UE AllFce EU Poids Dette Publique dans PIB 1970 2010

Source : « Rapport sur la situation des finances publiques », COTIS-CHAMPSAUR, avril 2010

 

En effet, en 1977, la situation de l’Etat français au regard du rapport (Dette Publique / PIB) était bien meilleure que celle de la moyenne de l’UE 15 (l’Union européenne des 15), bien meilleure également que celle de l’Allemagne et des Etats-Unis.

 

Pourtant en 2010, la situation est analogue à celle de ces pays.

 

Première enseignement, la très mauvaise gestion de nos finances publiques depuis cette période s’est traduite par une dégradation plus rapide que chez nos partenaires principaux.

Cet aspect de la dynamique de notre dette publique est fort bien connu des observateurs et il n’est pas surprenant que la confiance en l’Etat français soit sérieusement érodée.

Si le Premier Ministre pense qu’un plan de rigueur du type de celui qui a été proposé ce jour, lundi 7 novembre 2011, va significativement participer à la résolution de notre profond et durable problème de dette publique, alors il se trompe probablement largement.

On va revenir prochainement sur ce point.

 

RappelPar lettres de mission en date du 15 février 2010, le Président de la République a demandé à

M. Paul CHAMPSAUR, président de l’Autorité de la statistique publique, et à M. Jean-Philippe COTIS, directeur général de l’Institut de la statistique et des études économiques (Insee), d’établir un diagnostic objectif et partagé de la situation des finances publiques de la France.

Le présent rapport fait suite à cette demande. Pour analyser l’évolution de nos finances publiques au cours des trente dernières années, le présent rapport s’est essentiellement appuyé sur les données de la comptabilité nationale, qui fournissent une vision exhaustive et objective de la situation des administrations publiques.

Ses rédacteurs se sont attachés à répondre à l’ensemble des questions qui leur étaient posées en bénéficiant du support actif des équipes de la direction du budget, de la direction générale du Trésor, de la direction générale des collectivités locales, de la direction de la sécurité sociale, de l’Insee et de l’Inspection générale des finances.

La Cour des comptes a également été associée aux travaux réalisés.

Conformément aux lettres de mission, les conclusions des rédacteurs ont été partagées avec les parlementaires, les partenaires sociaux et les représentants des collectivités territoriales.

La liste des personnes et organismes consultés à cette fin figure en annexe IV du présent rapport.

 

A consulter 

 

Dette publique, déficit budgétaire et politique budgétaire

Dette publique, comportements de consommation et d'épargne

Comment mesurer la dette publique ?

 

Colloque « La Dette Publique et les Générations Futures » au Cercle Républicain, le 18 octobre 2011

Rencontre avec Jacques ATTALI sur « La Dette Publique et les Générations Futures »

De « L’euro est là et crapoto basta » … à la Crise de l'Euro est là !!!

Crise de la Zone Euro : « Le FESF proche de la transformation »

Zone Euro : « le politique a constamment un temps de retard »

 

Le Fond européen de stabilité financière, FESF, raconté aux enfants : FESF, MESF, …, MSE

« Le pari risqué de l’Europe » par Charles WYPLOSZ 13 Mai 2010

Quelle Soutenabilité pour les finances publiques de la Grèce ?

  

Banques françaises : Et si Wall Street avait eu raison ?

AEF, « Les Politiques de Sortie de Crise», Revue d'économie financière REF n° 103

« Sortir de l'Euro ? – Une idée Dangereuse » par Evariste LEFEUVRE 

 

« La Grèce : une tragédie européenne », par Jean-Paul Fitoussi 

 

Evolution du Taux de change de l'Euro en Dollar depuis1999

Tendance à l’appréciation de l’euro

Et si l'appréciation de l'euro se poursuivait ?

Appréciation de l'euro et dépréciation du dollar 

 

L'euro fort et l'hétérogénéité de la zone euro

Appréciation de l'euro et « force » d'une monnaie

Euro Fort : Monnaie forte et/ou Economie forte ? 

 

Prévisions de l'OFCE « Va-t-on sortir de la crise ? »

Jean-Paul BETBEZE : « La BCE veut limiter les dommages collatéraux »

Vidéo « Comment sortir du dopage monétaire et budgétaire ? » par Mathilde LEMOINE

Les politiques budgétaires face à la crise selon la BRI-BIS

 

6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 09:57

 

Pour Jacques ATTALI, il existe quatre solutions face à la crise des dettes souveraines qui menace de faire exploser la Zone euro et d’emporter l’euro.

 

 Attali Dette Publique 18 10 20111 - La première solution, la pire, consiste à ne rien faire en ignorant les rappels à l’ordre des marchés et des agences de notation.

 

La Zone euro n’y résisterait pas et l’euro disparaitrait.

J’ajoute que les anciens pays membres de la zone euro retrouveraient leur monnaie nationale et que leurs économies souffriraient individuellement et collectivement bien plus qu’aujourd’hui pendant de nombreuses années.

 

Je reviendrai sur ce point dans un billet à venir très vite.

 

Il existe trois voies de sortie de crise qui ne sont pas égales en termes d’efficacité selon Jacques ATTALI.

 

2 – La monétisation de la dette publique par la Banque centrale européenne, la BCE.

  Ici Jacques Attali lors du colloque sur la dette publique du 18 octobre 2011

 

Concrètement, il s’agit de faire fonctionner ce qu’on appelle communément la planche à billet.

 

Pourtant selon l’article 123 du Traité de l’UE Article 123(ex-article 101 TCE et article 104 du Traité de Maastricht)

« 1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

2. Le paragraphe 1 ne s'applique pas aux établissements publics de crédit qui, dans le cadre de la mise à disposition de liquidités par les banques centrales, bénéficient, de la part des banques centrales nationales et de la Banque centrale européenne, du même traitement que les établissements privés de crédit ».

David Mourey 2 18 10 2011Donc, en monétisant, la BCE crée autant de monnaie que nécessaire pour acheter des titres de dette souveraine que les investisseurs-créanciers ne veulent plus acheter. Elle se substitue bien au marché.

Cette action de la BCE permet de soutenir le cours de ces titres et de maintenir de bas taux d’intérêt à long terme sur ces titres.

 

David Mourey et Philippe Herlin lors du colloque sur la dette publique du 18 octobre 2011

 

C’est une solution que proposent certains commentateurs, conformément à ce que fait la FED ou réserve fédérale (la Banque centrale des Etats-Unis), mais c’est une solution qui entrainerait un risque inflationniste très élevé sur les marchés de biens ou services.

Ou encore, du fait de la croissance encore plus forte de la liquidité (Base monétaire puis en partie au moins masse monétaire) dans le monde, cela multiplierait in fine les risques de nouvelles bulles spéculatives sur d’autres catégories d’actifs, avec tous les conséquences financières et économiques que cela implique.

 

Ce n’est donc pas une bonne solution et j’y reviendrai également.

 

3 – Le renforcement de la capacité d’emprunt et de prêt du FESF, le Fond (ou facilité) européen de stabilité financière.

 

Le problème qui se pose est très simple. Le FESF est garanti dans sa capacité à lever des fonds par des Etats excessivement endettés dont la plupart ont perdu le triple A (AAA) ont sont sur le point de le perdre. Cela entraine ipso facto une hausser des couts de l’endettement.

Il en découle que la crédibilité de ce Fond dépend de la crédibilité de ses cautions, des Etas qu’il est sensé soulager en termes de cout d’emprunt.

La crédibilité des Etats étant fort entamée, celle du FESF ne tient vraiment qu’à un fil.

Or, si le FESF perd son triple AAA car les Etats perdent leur triple AAA,  il ne pourra pas financer à des taux suffisamment bas les Etats qui en ont besoin et cela ne permettra pas de résoudre la crise de financement de ces mêmes Etats.

 

Je reviendrai sur la solution FESF qui clairement ne résout aucun problème durable !

 

4 – Le Fédéralisme budgétaire par la capacité d’emprunt de l’UE, l’Union européenne

 

Cette solution est la seule vraie solution.

Jacques ATTALI la propose de manière spécifique par rapport à ce que l’on entend habituellement.

Il nous rappelle, en effet, que l’UE n’a pas de dette en tant qu’entité publique.

L’UE pourrait donc emprunter facilement et à un cout bien moindre que les Etats qui la constituent.

David Mourey 3 18 10 2011L’UE emprunterait à la place des Etats  et non pas en même temps !!!

Il me semble donc que, de facto, la dette des Etats n’augmenterait plus sous l’effet de nouveaux emprunts, de nouveaux déficits.

Si par ailleurs les taux appliqués à cette dette existante n’augmentent pas, la capacité de désendettement des Etats s’accroit mécaniquement.

 

Jacques ATTALI précise que ces emprunts de l’UE, à la place des Etats, serviraient exclusivement à financer des dépenses d’investissement et d’innovation pour faire croitre durablement la croissance effective et la croissance potentielle.

 

C’est seulement à cette condition que l’endettement devient soutenable car l’Union devient durablement  solvable.

 

J’ajoute, que si cette solution s’accompagne de l’obligation incontournable pour les Etats de réduire simultanément leur taux d’endettement de manière à ne pas pénaliser la croissance présente et future, alors la mise en place d’un vrai gouvernement économique européen qui en découlerait ressemble clairement à la seule et unique vraie solution possible et indispensable.

 

Je tiens à préciser qu’on ne peut pas supposer sérieusement que Jacques ATTALI propose implicitement une autre forme de Dette Publique (celle de l’UE) qui viendrait s’ajouter à celle des Etats car il explique depuis des années à travers ses livres et autres interventions quelles sont les menaces majeures qui pèsent sur les Etats et donc sur les économies droguées à l’endettement publique, …  et privé.

 

Pour toutes ces raisons, sur lesquelles je vais revenir progressivement, je partage ce point de vue de monsieur ATTALI.

Il reste juste à comparer cette proposition de fédéralisme aux autres modalités de fédéralisme proposées par ailleurs par de nombreux économistes depuis des années afin de trouver la meilleure combinaison possible pour l’UE, pour la Zone euro, pour les Etats membres, pour les économies et pour les populations.

 

A consulter 

 

Banques françaises : Et si Wall Street avait eu raison ?

AEF, « Les Politiques de Sortie de Crise», Revue d'économie financière REF n° 103

Colloque « La Dette Publique et les Générations Futures » au Cercle Républicain, le 18 octobre 2011

Rencontre avec Jacques ATTALI sur « La Dette Publique et les Générations Futures »

De « L’euro est là et crapoto basta » … à la Crise de l'Euro est là !!!

Crise de la Zone Euro : « Le FESF proche de la transformation »

Zone Euro : « le politique a constamment un temps de retard »

« Sortir de l'Euro ? – Une idée Dangereuse » par Evariste LEFEUVRE

Le Fond européen de stabilité financière, FESF, raconté aux enfants : FESF, MESF, …, MSE

« Le pari risqué de l’Europe » par Charles WYPLOSZ 13 Mai 2010

Quelle Soutenabilité pour les finances publiques de la Grèce ?

« La Grèce : une tragédie européenne », par Jean-Paul Fitoussi 

 

Evolution du Taux de change de l'Euro en Dollar depuis1999

Tendance à l’appréciation de l’euro

Et si l'appréciation de l'euro se poursuivait ?

Appréciation de l'euro et dépréciation du dollar 

 

L'euro fort et l'hétérogénéité de la zone euro

Appréciation de l'euro et « force » d'une monnaie

Euro Fort : Monnaie forte et/ou Economie forte ? 

 

Prévisions de l'OFCE « Va-t-on sortir de la crise ? »

Jean-Paul BETBEZE : « La BCE veut limiter les dommages collatéraux »

Vidéo « Comment sortir du dopage monétaire et budgétaire ? » par Mathilde LEMOINE

Les politiques budgétaires face à la crise selon la BRI-BIS

 

« Quelles stratégies de sortie de crises ? », Grand Débat à Pontault-Combault

Dette publique, déficit budgétaire et politique budgétaire

Dette publique, comportements de consommation et d'épargne

Comment mesurer la dette publique ?

 

Vidéo : ITW Jean-Paul FITOUSSI sur la Zone Euro

Vidéo : Daniel COHEN sur la Zone euro et les Retraites

Reflexions sur « La Liquidité Incontrôlable » par Patrick ARTUS

Agnès BENASSY-QUERE contre Jason DERULO : Conférence ou Showcase

 

10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 17:11

 

Le vocabulaire de l’économie est parfois drôle, tant les mots utilisés sont évocateurs de situations qui visiblement n’ont rien à voir avec le sens premier de ces mots.

 

En voici un exemple avec l’opération TWIST de la Banque Centrale américaine. J’en donnerai d’autre à l’occasion…

 

Selon Patrick ARTUS, Directeur de la recherche économique chez Natixis,

«  Il existe un fort débat au sujet de la politique monétaire aux Etats-Unis :

- faut-il faire baisser les taux d’intérêt à long terme, pour réduire le coût du crédit immobilier et stimuler la demande de crédit ?

C’est l’objet du « twist » décidé le 21 septembre 2011, par la Réserve Fédérale, mais ceci va aplatir la courbe des taux d’intérêt ;

- faut-il au contraire pentifier la courbe des taux d’intérêt en laissant monter les taux d’intérêt à long terme pour inciter les banques à offrir davantage de crédit immobilier.

Si la distribution de mortgages est déterminée par la demande, les achats de Treasuries, de maturité longue décidés par la Réserve Fédérale (« opération twist ») sont favorables ;

Si la distribution de mortgages est déterminée par l’offre, c’est une très mauvaise idée et il aurait au contraire fallu que la Réserve Fédérale continue à acheter des maturités courtes. »

 

Faire baisser les taux d’intérêt à long terme en achetant de la dette publique …

 

Pour faire simple, la question de départ est : comment relancer le crédit, en particulier le crédit immobilier en période de désendettement et d’incertitudes sur l’avenir ?

 Au Etats-Unis, la distribution de mortgages (crédits hypothécaires à long terme) semble davantage déterminée par la demande de crédit des ménages, que par l’offre de crédit par les banques …

Dans ces conditions, il vaut mieux faire baisser encore davantage les couts des crédits à long terme afin de relancer cette demande de crédits, plutôt que les faire remonter pour rendre l’opération de prêt plus rentable pour les banques  (stimulation de l’offre de prêts).

En effet, une hausse des taux long terme pourrait entrainer une hausse de l’offre de ces crédits longs jugés peu rentables tant que les taux à long terme sont trop bas, compte tenu du cout de l’accès aux ressources (de long terme) pour ces dernières.

Mais cela serait sans effet sur la demande de crédits, bien au contraire !

Ce n'est donc pas une méthode efficace.

 

Comment la FED fait-elle dans ces conditions ?

 

Lorsque la FED, la Réserve Fédérale ou Banque Centrale américaine, achète des Treasuries (des obligations de l’Etat américain, des titres de dette de l’Etat qui a besoin d’emprunter pour financer son excès de dépenses par rapport à ses recettes), elle cherche à faire baisser les taux d’intérêt à long terme, pour réduire le coût du crédit immobilier et stimuler la demande de crédit !

Elle achète donc de la dette publique à long terme, ce qui fait monter le cours de ces titres et baisser le taux d’intérêt à payer par l’emprunteur sur les titres émis.

Comme la dette publique est supposée être le titre (ici l’obligation) le moins risquée sur le marché, les taux d’intérêt sur tous les autres titres de dette à long terme peuvent baisser également.

Par exemple, si les taux d’intérêt sur les Mortages baissent, ceci peut inciter les emprunteurs potentiels à souscrire de nouveaux crédits et redynamiser in fine le marché de l’immobilier.

Etats-Unis Taux d'interet à Long terme 2002 2011 Source: Patrick ARTUS, Natixis

 

 

…pour relancer le marché immobilier et par effet d’entrainement, l’économie !

 

« la distribution de mortgages est aujourd’hui déterminée par la demande et pas du tout par l’offre. L’opération twist va donc dans le bon sens. 

Les demandes de mortgages se sont redressées par rapport au début de 2011, grâce à la baisse des taux d’intérêt, mais les ventes de maisons restent faibles. La faillite du marché de l’immobilier aux Etats-Unis est une cause centrale de la faiblesse de l’économie américaine. La politique monétaire doit donc essayer de corriger cette faiblesse des achats de logements, donc de la demande de mortgages. »

 

Donc, relancer le marché immobilier pour relancer l’économie.

Quand le bâtiment va, tout va ?

 

14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 13:42

Dans « La prospérité du Vice », son dernier ouvrage réédité par les éditions

« Le Livre de Poche », Daniel COHEN consacre le chapitre p 158 à 163

à la solidarité intergénérationnelles : « Le dilemme des générations ».

« La Prospérité du vice » de Daniel CohenIl commence en rappelant ceci : « Progressivement, au cours des années quatre-vingt, il est devenu clair que les Trente Glorieuses ne reviendraient jamais. Avec le ralentissement de la croissance, la crise des fiances publiques est devenue patente ».

Il termine ce petit chapitre par le paragraphe suivant qui est lourd de sens aujourd’hui.

 

« La crise des finances publiques

  

Un étrange paradoxe se dessine. La croissance forte fait croire en la possibilité d'un lien durable entre les générations. L'État providence crée une chaîne de solidarité financière, laquelle tend à se substituer à la famille. Car on s'occupe moins de ses parents, quand ils deviennent financièrement indépendants. Hélas, la chaîne de solidarité créée par l'État providence s'affaiblit lorsque la croissance ralentit. On a alors tout perdu : la solidarité familiale s'est délitée et l'État providence devient un poids financier.

  

 Contrairement au raisonnement popularisé par les héritiers de Keynes,

il apparaît aujourd'hui que

c'est la croissance forte qui a permis la hausse des dépenses publiques,

non les dépenses qui ont engendré la croissance.

  

Privé de la croissance rapide, l'État providence a dû apprendre à compter ce qu'il dépense.

Les gouvernements ont dû arbitrer entre divers postes : santé ou éducation, armée ou retraites.

Car les impôts et les cotisations sociales sont plus durs à lever quand la croissance ralentit.

Les gouvernements se sont éveillés douloureusement à la réalité d'une contrainte budgétaire nouvelle, quand l'euphorie passée leur a fait croire, à eux aussi, en la possibilité d'une solidarité perpétuelle entre les générations. »

Daniel Cohen et David Mourey 15 mai 2006

  Avec Daniel COHEN, à Pontault-Combault, le 15 mai 2006

 

J’avais déjà présenté ce que Daniel COHEN écrivait sur cette question en 1994, dans son premier ouvrage intitulé « Les infortunes de la prospérité » ici : Daniel cohen : dette publique, prélèvements obligatoires et croissance, suivre le lien ci-dessous.

 

Puisse les leaders de Gauche, Martine AUBRY, Ségolène ROYAL, François HOLLANDE, …,  entendre les conseils de Daniel COHEN !

 

A consulter :

« la prospérité du vice » par daniel cohen

Daniel cohen : dette publique, prélèvements obligatoires et croissance

Daniel cohen, rapport « sortie de crise : vers l'émergence de nouveaux modèles de croissance »

La crise et l’avenir selon daniel cohen

La magistrale leçon du professeur cohen



1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 10:46

L’OFCE, Observatoire français de conjonctures économiques

 vient de publier une revue spéciale consacrée aux

« Les Finances Publiques dans la Crise »

  

Cette revue a l’intérêt de présenter d’autres points de vue en ce qui concerne la nature, les causes et les conséquences des politiques budgétaires expansionnistes et de la forte hausse de l’endettement public ces dernières années.

Finances Publiques Revue de l'OFCE Avril 2011A rebours de l’alarmisme ambiant, les économistes de l’OFCE nous rappellent certaines analyses théoriques et quelques résultats empirique qui devraient nous conduire à nuancer les propos souvent entendus su la faillite annoncée de la France et d’autres Etats, sur la nécessité de mener des politiques de réduction des déficits budgétaires et de la dette publique pour mettre un terme à la crise des dettes souveraines dans la zone euro alors même que le retour de la croissance dont on espère qu’il permettra de récure ces déficits est loin d’être acquis.

Des contributions que je suis en train de lire et que je recommande vivement à tous ceux qui ont un avis définitif sur la crise des finances publiques, les causes, les conséquences, …

 

Cette revue rassemble la plupart des communications qui ont été présentées et discutées aux journées d’étude del’OFCE, des 27 et 28 mai 2010 : « Les finances publiques dans la crise ». Quatre thèmes ont été abordés.

Les politiques budgétaires dans la crise

Dettes publiques et soutenabilité des finances publiques

Faut-il des règles de politiques budgétaires ?

Des questions structurelles

 

Extrait :

 « La crise bancaire et financière de 2007-2009 s’est progressivement transformée en crise des dettes publiques. Dans tous les pays de l’OCDE, la crise financière a profondément creusé les déficits publics puisque les Etats ont dû venir au secours des institutions financières défaillantes, ont dû soutenir l’activité par des mesures de baisses d’impôt et de hausse de dépenses publiques et surtout ont enregistré de fortes baisses des recettes fiscales et des hausses d’indemnisation du chômage en raison de la chute de l’activité et, dans certains pays, de l’effondrement des bulles financières et immobilières. Pour l’ensemble des pays de l’OCDE, le déficit public est passé de 1,2 % du PIB en 2007 à 7,9 % en 2009 ; la dette publique nette est passé de 38 % du PIB en 2007 à 58 % en 2010 (la dette brute passant de 73 % à 97 %).

Au plus profond de la crise, en 2009, la nécessité de politiques budgétaires expansionnistes avait fait l’unanimité.

Début 2011, deux points de vue s’affrontent parmi les hommes politiques, les administrations nationales ou internationales, les économistes.

Pour les uns, la priorité absolue doit être maintenant de réduire les déficits et les dettes publics. Cette réduction doit principalement s’effectuer par la baisse des dépenses publiques car la hausse des impôts serait nuisible aux incitations à travailler, à épargner et à investir. Il faut se donner l’objectif de ramener les dettes publiques en dessous de leurs niveaux d’avant la crise. Sinon, celles-ci pèseront sur l’activité en induisant des taux d’intérêt élevé et une baisse de la consommation (par effet Barro-Ricardo).

Pour les autres, les déficits publics ne sont pas responsables de la crise financière ; des politiques budgétaires restrictives en période de récession ne feraient que retarder, ou même compromettre la reprise. Il faut s’attaquer aux causes de la crise (les dérèglements financiers, les stratégies mercantilistes de certains pays, la croissance des inégalités) et non aux remèdes. La hausse de la dette publique est désirée puisque les entreprises veulent se désendetter et les ménages veulent reconstituer leur richesse. (…) »

 

Juste une petite remarque pour l’instant car je reviendrai sur ces débats dans les mois qui viennent.

Cette dichotomie en préambule me gêne un peu dans la mesure ou elle est d’une part simplificatrice et d’autre part, je n’ai jamais entendu quiconque dire que  les déficits publics sont responsables de la crise financière.

J’ai juste entendu dire que l’accumulation de déficits publics pendant des décennies et le gonflement des dettes publiques accru par la crise financière nous conduisait à des situations insoutenables.

Donc, le creusement des déficits publics et la hausse rapide des taux d’’endettment public sont bien des conséquences de la crise financière qui a débuté en 2007, et non une cause.

 

Voici le sommaire détaillé de cette revue, que vous devez lire pour avoir un avis plus complet sur ce débat majeur !

Présentation

Henri Sterdyniak

 

DOSSIER I : Les politiques budgétaires dans la crise

Finances publiques, sorties de crise…

Catherine Mathieu et Henri Sterdyniak

 

Petit précis de politique budgétaire par tous les temps

Les multiplicateurs budgétaires au cours du cycle

Jérôme Creel, Éric Heyer et Mathieu Plane

 

Impact de la crise sur la croissance potentielle

Une approche par les modèles à composantes inobservables

Mabrouk Chetouane, Matthieu Lemoine et Marie-Elisabeth de la Serve

 

Commentaires sur l’article : « Impact de la crise sur la croissance potentielle »

Gérard Cornilleau et Henri Sterdyniak

 

Réponses des auteurs aux commentaires

Mabrouk Chetouane, Matthieu Lemoine et Marie-Elisabeth de la Serve

 

DOSSIER II : Dettes publiques et soutenabilité des finances publiques

 

Réductions d'impôts et dette publique en France

Muriel Pucci et Bruno Tinel

Les politiques budgétaires sont-elles contra-cycliques dans la zone euro ?

Florence Huart

Un excès de dette publique handicape-t-il réellement la croissance ?

Yeva S. Nersisyan et L. Randall Wray

Solidarité intergénérationnelle et dette publique

Xavier Timbeau

Le second ordre de la politique économique

Pierre Villa

 

DOSSIER III : Faut-il des règles de politiques budgétaires ?

 

Vers une agence européenne de la dette ?

Laurent Daniel et Pavel Diev

Un nouveau dispositif d’assainissement budgétaire en Europe

Peter Bofinger et Stefan Ried

Crise et les règles françaises de gouvernance des finances publiques

Benoît Chevauchez

 

Le site de l’OFCE  http://www.ofce.sciences-po.fr/ 

 

A consulter

 

« Rigueur ou relance » par Le cercle Turgot , Débat sur la Dette Publique

   

« La France en faillite ? » un livre de Philippe HERLIN

 

« Tous ruinés dans dix ans ? Dette publique : la dernière chance » par Jacques ATTALI

 

13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 09:45

 Sur TELOS, un excellent article sur l’efficacité de la politique monétaire pour relancer l’économie depuis 2008. 

 « La déflation, la dette et la relance » de Richard Wood

  

 Les États-Unis, le Japon et l'Irlande sont aujourd’hui menacés par l’insuffisance de la demande privée, une hausse de la dette, et une tendance à la déflation.

L’assouplissement quantitatif pratiqué aujourd’hui est-il la meilleure option ?

Pour financer directement les mesures de relance budgétaire, on peut discuter l’intérêt de recourir à une solution longtemps discréditée, la planche à billets.

Commençons par supposer que les autorités compétentes ont opté pour la création de monnaie afin de lutter contre les tendances déflationnistes et stimuler l'économie.

Comment obtenir le stimulus économique le plus efficace ?

TELOS

L’option A est la poursuite de l'assouplissement quantitatif. La banque centrale crée de la monnaie en achetant des obligations publiques sur le marché secondaire. Le but de l’opération est de faire monter le prix des obligations et d’abaisser les taux d'intérêt, afin de stimuler l'investissement privé.

Or, dans un contexte actuel marqué par des taux d'intérêt historiquement bas, la poursuite de cette politique n’est pas sans risques.

(…)

Une autre approche, que nous appellerons l’option B, consiste à faire tourner la planche à billets pour financer directement les mesures de relance budgétaire. Cette option négligée jusqu’ici pourrait se révéler appropriée dans les pays où les prix sont en baisse, où la demande privée est insuffisante, où les taux d'intérêt sont déjà trop faibles et où la dette publique est excessive. L’option B permet de financer les déficits budgétaires sans augmenter les niveaux d'endettement public ; de simultanément stimuler la demande privée ; et de faire reculer le spectre de la déflation.

 

La suite ici :  La déflation, la dette et la relance

http://www.telos-eu.com/fr/article/la-deflation-la-dette-et-la-relance?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Telos-FR+%28Telos-eu+%28FR%29%29

13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 09:32

Un rapport à lire absolument, qu’on soit plus ou moins en accord ou désaccord avec les conclusions… !!!

 Vincent Chriqui, Directeur général du Centre d’analyse stratégique et Jean-François Verdier, Directeur général de l’Administration et de la Fonction publique ont rendu public le "Tableau de bord de l’emploi public : situation de la France et comparaisons internationales", le mardi 8 février 2011. Centre d’analyse stratégique

Approche comparative de la situation de l’emploi public

 

  L’emploi public comme variable d’ajustement des finances publiques

 

Face au déficit croissant des finances publiques, la question d’une éventuelle “sur-administration” est souvent posée en France.

Elle concerne les leviers d’action que doivent privilégier les pouvoirs publics : s’agit-il de peser sur les dépenses de fonctionnement ou bien sur les dépenses de transfert, sachant que le poids croissant des dépenses publiques est largement imputable à l’augmentation de ces dernières (notamment santé et vieillesse) ?

 Les transformations du secteur public sur le plan international peuvent influencer de façon décisive les contours et les fonctions de l’administration. L’observation et l’importation de “bonnes pratiques” étrangères structurent de plus en plus les représentations de ce qui est souhaitable. Certains pays de l’OCDE ont engagé au cours des années 1980-1990 des réformes de la gestion publique particulièrement volontaires sur le terrain des principes, appuyées par une réflexion sur le rôle de l’État et le mode de prestation des services offerts par le secteur public. Beaucoup de ces réflexions ont conclu à la nécessité d’une maîtrise de la croissance des effectifs ou d’une réduction du volume, principalement liée à une réduction des fonctions de l’État (privatisation, recours à des agences afin de séparer la conception des politiques publiques de leur mise en oeuvre, sous-traitance, etc.). Dans l’ensemble, les administrations territoriales ont plutôt été épargnées, quand elles n’ont pas vu leurs effectifs croître. Parallèlement, la dérégulation dans les fonctions publiques centrales ou fédérales s’est accompagnée d’une croissance des emplois contractuels dans certains pays.

 Pour répondre aux nouveaux besoins de services de la population, la stratégie de l’État peut s’appuyer sur un redéploiement des effectifs au sein des fonctions publiques. Dans plusieurs pays développés (Canada, Royaume-Uni, Suède, Pays-Bas, par exemple), ce redéploiement est passé par une première phase (en moyenne d’une dizaine d’années) de réduction très significative des effectifs, associée à la recherche de gains de productivité. Cette phase s’est parfois accompagnée d’une augmentation des consommations intermédiaires due aux phénomènes d’externalisation. Elle a été suivie, dans certains cas, par une période de réembauche pour renforcer certaines fonctions à fortes externalités, sans pour autant renoncer à un objectif d’amélioration de la productivité publique.

 

   L’emploi public dans une perspective de comparaison internationale, une tâche délicate

 

Les comparaisons d’emplois publics entre pays développés sont délicates à mener. L’hétérogénéité des modes de gestion, des statuts, des principes budgétaires incite à bâtir un diagnostic en croisant une multitude de critères. Ce Tableau de bord de l’emploi public a pris le parti de centrer l’analyse sur le concept d’emploi “financé” sur ressources publiques, quel que soit son statut juridique. L’emploi du secteur des administrations publiques, tel que le mesure la Comptabilité nationale, constitue le concept statistique qui s’approche le plus de l’optique adoptée. Il ne prend néanmoins en compte que l’emploi directement rémunéré par le secteur institutionnel des administrations publiques. D’autres emplois, notamment dans la médecine ambulatoire, dans l’éducation ou dans des entités externalisées, ne relèvent pas toujours d’une rémunération publique directe mais sont in fine financés ou “solvabilisés” par la puissance publique. Un gain en efficacité est généralement attendu d’une opération d’externalisation, et l’on ne saurait assimiler l’emploi direct au recours à des prestations en sous-traitance. Cependant, dans une optique de comparaison internationale, l’absence de prise en compte de ces emplois indirects, c’est-à-dire les emplois privés financés sur fonds publics, pourrait fausser l’analyse. Alors même que l’Allemagne et la France disposent d’un système de santé comportant de nombreuses similitudes d’un point de vue institutionnel, l’Allemagne apparaît de prime abord comme un pays à très faible niveau d’emplois dans le secteur de la santé publique. Cet écart est résorbé lorsque l’on prend en compte l’originalité des circuits de financement public de la médecine en Allemagne.

 

 La démarche adoptée

Ce Tableau de bord de l’emploi public, se propose d’informer sur le niveau “relatif” d’administration de la France par rapport à certains pays de l’Union européenne et de l’OCDE. Pour ce faire, il compare les niveaux d’administration en termes d’effectifs et de dépenses publiques relativement à la population totale et par rapport à l’activité économique. Enfin, il examine le niveau d’administration au regard de l’évolution des différentes fonctions (éducation, santé, protection sociale, etc.). Ce travail mobilise essentiellement les données de l’OCDE et d’Eurostat sur dix-quinze ans (1993-2008 généralement). Il aboutit à un premier regroupement sur la base de faisceaux croisés d’indicateurs.

Le périmètre de l’État dans les différents pays est dans un premier temps appréhendé par le biais de plusieurs indicateurs : le taux d’administration, c’est-à-dire les effectifs du secteur public rapportés à la population totale ou à la population cible de l’action publique, le taux de socialisation, c’est-à-dire le poids des dépenses administrées par habitant et par rapport au niveau d’activité économique.

Le nombre d’employés du secteur public pour 1 000 habitants renseigne sur l’ampleur du maillage administratif dans les pays et donne une indication sur la taille du secteur public dans la société. Cet indicateur est décliné selon les différentes fonctions (éducation ; santé ; protection sociale ; liberté, sécurité et justice ; défense) puis, ponctuellement, par niveau d’administration (centrale, fédérale, locale et de sécurité sociale). Des modifications non négligeables de l’emploi dans les administrations publiques peuvent apparaître compte tenu de changements institutionnels. Par exemple, au Royaume-Uni, certaines universités ont été reclassées dans la catégorie des employeurs privés, ce qui explique en partie une diminution importante des effectifs du secteur public dans les données 1980-1990.

La sphère d’intervention de l’État peut également être approchée par l’analyse de l’affectation des dépenses des fonctions collectives entre secteur public et secteur privé. Nous proposons de la mesurer plus particulièrement dans l’éducation et la santé en mettant en relation le poids des dépenses publiques et le poids des dépenses privées, d’une part ; et la ventilation des dépenses publiques entre transferts, fonctionnement, consommations intermédiaires, d’autre part.

En définitive, ce Tableau de bord de l’emploi public met en lumière que la problématique de l’allocation des ressources humaines au sein de l’administration - notamment les questions de formation et de mobilité - est au moins aussi décisive que celle du niveau général de l’emploi pour gagner en efficacité de production publique.

 

 Auteurs du rapport :

Amélie Barbier-Gauchard, Annick Guilloux et Marie-Françoise Le Guilly,

chargées de mission, Département Économie-Finances, Centre d’analyse stratégique

 Travaux coordonnés par Olivier Passet, Chef du Département Économie-Finances, Centre d’analyse stratégique.

 

 Télécharger le Tableau de Bord de l’emploi public 2010

 Télécharger la synthèse du Tableau de bord de l’emploi public 2010

 

 Télécharger la Note de synthèse n° 214 : Tendances de l’emploi public, où en est-on ?

 Télécharger l’intervention de Vincent Chriqui, Directeur général du Centre d’analyse stratégique

 

 Télécharger le Dossier de Presse

 La vidéo de la conférence de presse

 Consulter la photothèque

 

Le site du Centre d’analyse stratégique

http://www.strategie.gouv.fr/

23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 05:38

Le débat sur le Budget 2011, Projet de Loi de Finances (PLF), se pousuit au SENAT...

 

Deux amendements

(http://www.senat.fr/amendements/2010-2011/110/liste_discussion.html)

du rapporteur général de la commission des finances, Philippe Marini,

ont été adoptés sur l’article 9

(http://www.senat.fr/petite-loi-ameli/2010-2011/110.html) du projet de loi,

qui instaure une taxe exceptionnelle sur les réserves de capitalisation des entreprises,

que le gouvernement souhaitait intégrer (http://www.senat.fr/cra/s20101122/s20101122_2.html#par_15

au calcul des fonds propres des entreprises.

 

Le dispositif de déductions de l’impôt sur la fortune au titre de l’investissement dans les PME est également modifié par plusieurs amendements, dont un qui précise (http://www.senat.fr/amendements/2010-2011/110/Amdt_I-14.html)

que la PME cible doit compter au moins deux salariés, afin de s’assurer que ces investissements « soutiennent des entreprises exerçant une activité réelle ».

SENAT France 

Le Sénat a par ailleurs adopté deux amendements identiques déposés par des sénateurs de la commission de la culture, le socialiste Serge Lagauche (http://www.senat.fr/senateur/lagauche_serge97004h.html)

et la centriste Catherine Morin-Dessailly (http://www.senat.fr/senateur/morin_desailly_catherine04070g.html),

qui étendent aux livres numériques le taux de TVA réduit à 5,5 %

actuellement en vigueur pour le livre « papier ».

 

Les sénateurs poursuivent jusqu’à mercredi l’examen en séance publique de la première partie du projet de loi de finances pour 2011 (PLF), qui concerne les recettes.

 

Suivez la séance en direct en vidéo

(http://videos.senat.fr/video/seance_direct_flash.html)

et sur Twitter (http://twitter.com/senat_info)

 

Retrouvez les comptes rendus des débats et tous les documents sur le budget 2011 sur le site du Sénat

(http://www.senat.fr/les_actus_en_detail/article/debut-de-lexamen-du-projet-de-loi-de-finances-pjlf-pour-2011.html).

 

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