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David Mourey

  • : Démocratie Economie et Société
  • : David MOUREY Professeur d'Economie Auteurs de nombreux ouvrages d'économie chez De Boeck Fondateur des « Rencontres économiques » depuis 2005.« Rencontres économiques lycéennes » et « Rencontres économiques citoyennes »à Pontault-Combault depuis 2005 ! Fondateur des« Rencontres économiques » à Paris depuis 2008 !
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Le Livre de la Semaine

 

 

Texte Libre

 

7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 21:42

 

« Quand KRUGMAN écrivait dans Challenges »

Morceaux choisis des éditoriaux du tout nouveau Nobel d'économie 
pour Challenges en 2006.
.

Les lecteurs de Challenges ont pu, avant d'autres, profiter des lumières du tout nouveau prix Nobel d'économie. Dans ses éditoriaux, publiés en 2006, Paul Krugman ne mâchait pas ses mots.

Un jour, il se réjouissait de la "mort" des néo-conservateurs américains: "Il y a deux ans, les gens parlaient encore d'une domination permanente de l''aile droite sur la politique américaine. Mais depuis, les Américains ont compris les conséquences du règne des ­ultra-conservateurs. Ils les ont vus entraîner le pays dans une guerre qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Ils les ont vus laisser se noyer l''une des plus grandes villes d''Amérique; ils ont vu la corruption gangrener la vie politique; ils ont vu l'hypocrisie de ceux qui nous font la morale. Et ils leur ont dit non. Tout simplement."

Critique de Bush

L'économiste allait même jusqu'à remettre en cause la "légitimité économique" du président américain George W. Bush, regrettant qu'il réponde aux délocalisations par des baisse des taxes et une déréglementation.

Une autre fois, Paul Krugman mettait en garde l'administration américaine sur les inégalités de revenus dans une lettre ouverte au secrétaire au Trésor de l'époque, John Snow.

De l'importance du temps familial

Un autre jour encore, il passait au crible le système médical des Etats-Unis et s'interrogeait: "Etre américain est-il mauvais pour la santé?"

Retenons aussi son apologie du temps passé en famille. Cet édito, qui révélait peut-être la philosophie de vie du chercheur, comparait les sociétés française et américaine, avec visiblement une préférence pour la première. "Le fait que les foyers français gagnent moins, aient des logements moins grands, et mangent moins que les Américains est la résultante d'un choix de société plus que d''une contrainte. Les Américains, qui ont tendance à penser qu'ils sont meilleurs que tout le monde, devraient se poser cette question de politique."

 néo-conservateurs américains

 George W. Bush

 inégalités de revenus

 système médical

 temps passé en famille

 Le CV de Paul Krugman

 Quand Krugman écrivait dans Challenges

  

A consulter :

Paul KRUGMAN : Prix NOBEL d'Economie 2008
.

Aprés la Crise Financière : Comment sortir d'une récession ?

De la crise financière, ... à la crise réelle ?

Crise financière : quelle réponse européenne ?

Les temps de la politique économiques

Intervention Publique et Crise Financière, c'est bon pour l'Aléa Moral

Sauvetage du système financier : A quel prix pour le contribuable ?

Crise financière : "Accusés, levez-vous !"

Attention : une crise financière peut en cacher une autre

D'une bulle spéculative à la suivante

Crise Financière : Une Action coordonnée de Six Banques Centrales

Crise financière et Injection de liquidités

Le Bilan des banques avant et après le Plan de sauvetage du Trésor US

Les dangers de la « Finance de PONZI »

Crise financière, Points de vue d'Agnès Bénassy-Quéré Directrice-CEPII

Crise Financière : Points de vue de Jean-Paul FITOUSSI

Panique Bancaire et Financière mondiale

Crise financière : excès de liquidités ou excès d'épargne ?

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

 

7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 21:33

 

La crise vue par Alain Minc, Christian Saint-Etienne, Michel Pébereau et Jean-François Théodore, interrogés par Challenges.fr, donnent leur vision de la tourmente financière.

 CHALLENGES.FR a interrogé

- Alain Minc (AM Conseil)
- Christian Saint-Etienne (économiste, membre du CAE
- Michel Pébereau (BNP Paribas)
- Jean-François Théodore (NYSE-Euronext)

 pour connaître leur avis sur la tourmente financière.

 Des points de vue pas très attendus et parfois divergents...

 Propos recueillis par Pierre-Henri de Menthon, directeur délégué de Challenges.
.

 

Les Vidéos sont ici : La crise vue par...

 

A consulter :

Aprés la Crise Financière : Comment sortir d'une récession ?

De la crise financière, ... à la crise réelle ?

Crise financière : quelle réponse européenne ?

Les temps de la politique économiques

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Crise financière : excès de liquidités ou excès d'épargne ?

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 21:24

 

J'ai découvert ce dossier en parcourant le site du magazine Challenges, et au delà des points de convergneces et/ou de divergneces, je souhaite le signaler. C'est tout.

D'une crise à l'autre... Tout commence durant l'été 2007 avec l'apparition d'un mot barbare : les "subprimes".

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Automne 2008: les Bourses mondiales s'effondrent et les Etats se font sauveurs du capitalisme.

Est-ce maintenant au tour de l'économie "réelle"?

 Dossier réalisé par Jean-Baptiste Diebold avec la rédaction de Challenges.fr

  

La crise des subprimes

 

•  Wall street a déjà effacé la crise des subprimes (Challenges, octobre 2007)


 

•  Après la crise des subprimes, les saisies de logements doublent (Challenges, octobre 2007)

 

•  La crise des subprimes vire à la désinformation (Challenges, avril 2008)

 

•  La vérité sur... les ravages des subprimes (Challenges, janvier 2008)

 

•  La crise des subprimes a fait un heureux: Goldman Sachs (Challenges, janvier 2008)

 

Les semaines de krach(s)

 

•  Les folles semaines de la finance mondiale

 

•  Les réactions à la faillite de Lehman et au rachat d'AIG (Challenges.fr)

 

•  Buffett l'antispéculateur, portrait (Challenges, octobre 2008).

 

•  Les dix plus fortes baisses de l'histoire du CAC 40 (Challenges.fr)

 

•  Les pires chutes de la Bourse de New York (Challenges.fr)

 

•  La crise financière vue par les blogueurs de Challenges.fr

 

•  En vidéo: La situation économique est meilleure qu'il y a trois mois, par Alain Minc (Challenges.fr, septembre 2008)

 

•  Lehman : la liste des créanciers et actionnaires (Challenges.fr, Document, septembre 2008)

 

Les plans de sauvetage

 

•  Sarkozy et la crise, blog de Jean-Marie Colombani (Challenges.fr, octobre 2008)

 

•  Les réactions au plan de sauvetage français

 

•  Le détail des plans de sauvetage nationaux

 

•  Les réactions au plan de l'Eurogroupe

 

•  Le plan Paulson adopté par le Sénat américain

 

•  Henri Paulson, portrait du secrétaire américain au Trésor (Challenges, septembre 2008)

 

•  En savoir plus sur… le montant des injections réalisées par les banques centrales (Challenges.fr)

 

Les conséquences sur le capitalisme

 

•  Comment réformer le capitalisme: les 10 piliers de la sagesse. Challenges lance le débat (octobre 2008)

 

•  Moralisons !, par Vincent Beaufils (Challenges, édito, septembre 2008)

 

•  Pour un système monétaire mondial digne de ce nom, par Daniel Cohen (Challenges, édito, octobre 2008)

 

•  La crise est-elle jugulée ? (Challenges, octobre 2008)

 

•  Le gouvernement cherche les bons leviers (Challenges, octobre 2008)

 

•  En vidéo: La vraie crise est pour 2015-2016, par Christian Saint-Etienne (Challenges.fr, octobre 2008)

 

•  La crise va modifier les habitudes en profondeur, par Robert Rochefort (Challenges, édito, octobre 2008)

 

•  Les économistes face à la crise : Patrick Artus et Nouriel Roubini (Challenges.fr)

 

•  Halte à la finance «hors-sol», par Vincent Beaufils (Challenges, édito, octobre 2008)

 

•  Quand la City craque, tout le pays est patraque (Challenges, septembre 2008)

 

L'état des banques françaises

 

•  Prot rentre en vainqueur de Bruxelles, Fortis en poche (Challenges, rencontre, octobre 2008)

 

•  Pour Oudéa , la Générale est au-dessus de la crise (Challenges, rencontre, octobre 2008)

 

•  Les enfants malades de la finance française (Challenges, septembre 2008)

 

•  Les banques sont des entreprises (presque) comme les autres !, blog de Bruno Vanryb (Challenges.fr, septembre 2008)

 

 

A consulter :

 

Aprés la Crise Financière : Comment sortir d'une récession

De la crise financière, ... à la crise réelle ?

 

Crise financière : quelle réponse européenne ?

 

Les temps de la politique économiques

 

Intervention Publique et Crise Financière, c'est bon pour l'Aléa Moral

 

Sauvetage du système financier : A quel prix pour le contribuable ?

 

Crise financière : "Accusés, levez-vous !"

 

Attention : une crise financière peut en cacher une autre

 

D'une bulle spéculative à la suivante

 

Crise Financière : Une Action coordonnée de Six Banques Centrales

 

Crise financière et Injection de liquidités

 

Le Bilan des banques avant et après le Plan de sauvetage du Trésor US

 

Les dangers de la « Finance de PONZI »

 

Crise financière, Points de vue d'Agnès Bénassy-Quéré Directrice-CEPII

 

Crise Financière : Points de vue de Jean-Paul FITOUSSI

 

Panique Bancaire et Financière mondiale

 

Crise financière : excès de liquidités ou excès d'épargne ?

 

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

 

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

 

29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 07:44


 

Un document du Centre d'analyse stratégique publié ce jour : « Quel impact de la crise sur la croissance à moyen terme ? » 28 octobre 2008.

 

Je reviendrai sur les questions abordées dans ce document en proposant quelques comparaisons avec d'autres sources documentaires abordant les mêmes questions relatives aux effets à moyen et à long terme de la crise financière.

 

Plan :

- Crise financière, une histoire à répétition ...
- Anatomie de l'ordre financier des années 1990-2000
- Une remise en cause en profondeur des moteurs de la croissance ?
- Quelle chance pour un scénario alternatif de fuite en avant dans la liquidité ?

.

Extrait :

« La crise financière devrait ralentir durablement le potentiel de croissance des États-Unis.

La probabilité pour que les liquidités alimentent une nouvelle vague de valorisation des actifs détenus par les ménages est faible.

Dans ce contexte, le taux d'épargne privé américain pourrait se redresser de plus de 5 points, pénalisant la consommation. Cet ajustement pèsera à court terme sur la croissance des pays européens et émergents.

En revanche, à plus long terme, le rééquilibrage de la balance courante américaine est de nature à favoriser une appréciation du dollar vis-à-vis de l'euro et une relance de la demande intérieure des pays émergents, couplée à une hausse de leur taux de change réel.

Cette « migration » de la demande vers les pays émergents devient un enjeu clé pour éviter un scénario de déflation mondiale. Elle nécessite un renforcement des structures bancaires de ces pays, de sorte que leurs excédents d'épargne soit recyclés en interne et que soit rompue la dichotomie actuelle entre pays « sur-producteurs » du Sud et de l'Est et pays « sur-consommateurs » du Nord.

Au final, l'Europe pourrait gagner à ce rééquilibrage des parités et de la géographie de la demande. »

 

On trouvera dans ce document un tableau comparatif des dernières crises financières :

 

Crise des Savings & Loans 1986-1992

Crise financière suédoise 1990-1992

Crise immobilière France 1991-1996

Crise japonaise 1990-2000

Crise asiatique 1997-1998

Krach boursier de2000-2002

Crise des subprimes 2007 ...

 

Avec   comparaison des Faits saillants, du Coût public du renflouement et l'Épisode de ralentissement qui a suivi.

 

On trouvera aussi un schéma des Interdépendances financières des années 2000.

 

Bref, un document synthétique et très précieux en cette période d'instabilité et d'incertitude.

La Note de Veille n°113 (octobre 2008) se trouve ici :  Note de Veille n°113


A consulter :

Aprés la Crise Financière : Comment sortir d'une récession ?

De la crise financière, ... à la crise réelle ?

Crise financière : quelle réponse européenne ?

Les temps de la politique économiques

Intervention Publique et Crise Financière, c'est bon pour l'Aléa Moral

Sauvetage du système financier : A quel prix pour le contribuable ?

Crise financière : "Accusés, levez-vous !"

Attention : une crise financière peut en cacher une autre

D'une bulle spéculative à la suivante

Crise Financière : Une Action coordonnée de Six Banques Centrales

Crise financière et Injection de liquidités

Le Bilan des banques avant et après le Plan de sauvetage du Trésor US

Les dangers de la « Finance de PONZI »

Crise financière, Points de vue d'Agnès Bénassy-Quéré Directrice-CEPII

Crise Financière : Points de vue de Jean-Paul FITOUSSI

Panique Bancaire et Financière mondiale

Crise financière : excès de liquidités ou excès d'épargne ?

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

 

28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 21:07


Voici la réponse courte, je développerai les différents points progressivement, que j'ai apportée à un ensemble de question que me pose le sympathique bloggeur OZENFANT ici : Pas assez de régulations dans les jeux de la finance et dans la macro économie. Mais trop de régulations dans l'économie réelle... Mr David MOUREY ?

 

Ozenfant pose plusieurs questions très intéressantes. En tout cas, moi elles m'intéressent.

 

Je tiens d'abord à rappeler que de très nombreux économistes expliquent et écrivent depuis longtemps que l'économie  de marché à besoin d'instances et de mécanismes de régulation au niveau macro et au niveau micro. Il suffit de lire les manuels universitaires et les nombreux rapports publiés par le CAE, l'OFCE, le CEPII, ... pour en être convaincu.

 

De plus, cela fait plusieurs décennies que ces mêmes économistes exhortent les politiques à prendre des décisions cruciales au niveau international pour mieux contrôler les flux internationaux de capitaux, la spéculation, ... , et leurs effets potentiellement destructeurs pour l'économie réelle.

 

S'il y a des fautifs, ce ne sont certainement pas les économistes, mais les dirigeants politiques trop souvent enfermés dans une doctrine, dans leur dogmatisme, et ce sont encore certains praticiens de l'économie qui font des paris insensés parce qu'ils savent bien qu'ils pourraient ne pas payer la facture de leurs erreurs en vertu du principe « too big to fail » et du principe de l'aléa moral. Intervention Publique et Crise Financière, c’est bon pour l’Aléa Moral

 

Ensuite, ce n'est pas la démocratie qui est remise en cause, mais l'économie de marché. Et on peut voir que les dirigeants des Etats, élus de la démocratie (je ne parle pas de la Chine), ayant des comptes à rendre au peuple, se bougent pour essayer de sauver l'économie de marché qui reste finalement, à notre connaissance, le pire des systèmes économique à l'exception de tous les autres. Winston CHURCHILL avait dit que « La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres ».

 

C'est donc bien l'autorégulation par les principes du marché (main invisible et, loi de l'offre et de la demande) qui est remise en cause par cet interventionnisme répété.

 

Or, qui se trouve derrière les mécanismes du marché que je viens d'évoquer ?

 

Eh bien ce sont les acteurs de l'économie, ceux qui font et pratiquent concrètement l'économie.

 

Enfin, selon Albert EINSTEIN« La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information. »

 

Je suis désolé mais je ne suis pas de taille à débattre avec EINSTEIN. Je ne fais pas partie de ceux qui savent tout sur tout et que l'on aperçoit au loin sur quelques blogs,  à l'horizon ...  (lol) ...

 

Je peux juste dire que cet immense scientifique faisait références aux sciences expérimentales comme la physique. Malheureusement dans les sciences économiques et autres sciences sociales, l'expérience (notamment en laboratoire) est bien difficile, voire impossible.

 

De surcroit, ces disciplines doivent se nourrir de l'information puisque la plupart des décisions prises par les agents économiques se prennent sur la base d'une information imparfaite et dont les modes de traitement sont également imparfaits.

 

En économie, la connaissance s'acquiert par des modes de traitement de l'information adaptés aux différentes situations étudiées. Pour rester simple, comprendre les comportements des agents au niveau microéconomique et comprendre les évolutions des variables macroéconomiques exige de faire des hypothèses sur la nature de l'information dont disposent les agents économiques, sur leur capacité à traiter celle-ci de manière efficiente afin d'en déduire différents scenarii macroéconomiques entre les figures du  possible et celles de  l'utopique.

 

Cela étant, l'expérience du passé sert aussi en économie, dans la mesure ou on peut tirer des enseignements de nos erreurs passées pour ne pas les renouveler, ni dans le présent, ni dans le futur.

 

Mais comme tu le sais bien, « nous ne commettrons pas les mêmes erreurs mais nous en ferons d'autres ».

 

Par exemple, le cumul des réponses à la crise financière et réelle présente est là pour témoigner que des leçons ont été tirées de la très mauvaise gestion de la crise des années 30. On peut le voir à travers les actions suivantes  : politiques monétaires expansionnistes en baissant les taux d'intérêt, injections massives et coordonnées de liquidités, interventions des Etats pour rétablir la confiance en garantissant les dépôts bancaires,  Sommets des plus grandes puissances occidentales et émergentes, ..., et refus du repli protectionnistes en réponse aux défaillance en matière de régulation de la mondialisation/globalisation. Les années 30 ont montré que le repli protectionniste est bien la pire des solutions à une crise d'ampleur mondiale ...

 

Cette réponse rapide à un ensemble d'interrogations mérite des développements ultérieurs afin d'être plus précis.

 

A suivre donc, ...

 

 A consulter :

 

Aprés la Crise Financière : Comment sortir d'une récession ?

 

Les temps de la politique économiques

Intervention Publique et Crise Financière, c'est bon pour l'Aléa Moral

Sauvetage du système financier : A quel prix pour le contribuable ?

 

Crise financière : "Accusés, levez-vous !"

 

Attention : une crise financière peut en cacher une autre

 

Crise financière et Injection de liquidités

 

Les dangers de la « Finance de PONZI »

 

Crise financière, Points de vue d'Agnès Bénassy-Quéré Directrice-CEPII

 

Crise Financière : Points de vue de Jean-Paul FITOUSSI

Crise Financière : Une Action coordonnée de Six Banques Centrales

Panique Bancaire et Financière mondiale

Crise financière : quelle réponse européenne ?

D'une bulle spéculative à la suivante

Le Bilan des banques avant et après le Plan de sauvetage du Trésor US

De la crise financière, ... à la crise réelle ?

 

Attention : une crise financière peut en cacher une autre

 

Crise financière : excès de liquidités ou excès d'épargne ?

 

La « catastrophe » de 2011 : une grave crise de l'endettement

 

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

 

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

 

 

16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 20:51

 

Alors qu'il écrivait l'ouvrage « The Return of Depression Economics » (1999), publié en France en 2000 sous le titre « Pourquoi les crises reviennent toujours », Paul KRUGMAN a proposé les réflexions suivantes, et beaucoup d'autres.

 

De mon point de vue, et pour différentes raisons sur lesquelles il serait intéressant de revenir, les remarques ci-dessous sont parfois d'une grande actualité et d'une profonde perspicacité.

 

Alors qu'il écrivait ce livre en pleine crise asiatique, voilà ce qu'il disait au détour de quelques pages :

 

Que faire pour éviter de tels désordres à l'avenir ?

 

«  A posteriori, nous comprendrons mieux que quiconque le peut dans  l'instant, comment nous nous sommes retrouvés en si mauvaise posture et ce qu'il convient de faire pour éviter que de tels désordres à l'avenir. Mais pour s'en ternir à la formule célèbre de Keynes, à long terme, nous serons tous morts. Comment la crise a-t-elle éclaté ? Comment peut-on agir sur elle, et comment empêcher qu'elle se propage ? Ce sont là des questions qui appellent des réponses immédiates, même si l'on sait que ces réponses ne sont que provisoires et qu'une partie de ce que nous préconisons aujourd'hui paraitra vraisemblablement  inepte d'ici cinq à dix ans. » P 10 et 11

 

Le public a besoin d'une information accessible, claire

 

«  Ce dont le monde a besoin maintenant, c'est d'agir en étant bien informé ; et, pour ce faire, les idées doivent être présentées de façon à être accessibles à un large public et non pas aux seuls docteurs en économie. » p 12

 

Des vertus de la théorie par l'exemple

 

«  La succession des évènements constitue souvent une clé importante que la théorie par l'exemple éclaire. Par exemple, toute vue « fondamentaliste » de la crise économique - qui voudrait que les économies n'aient que la punition qu'elles méritent- doit s'efforcer de dire pourquoi des économies apparemment très différentes ont été précipitées dans la crise en l'espace de quelques mois. » p 12 et 13

 

Quatre travers intellectuels à éviter pour avoir des débats sérieux

 

En écrivant se livre, Paul KRUGMAN a essayé de «  résister à quatre travers intellectuels qui, selon moi, ont brouillé en partie les débats actuels sur ces évènements ».

 

  • - La clairvoyance rétrospective: ceux qui savent maintenant veulent faire croire qu'ils savaient déjà avant. Or, «lié au travers de l'acuité rétrospective, nous avons la propension à céder au fatalisme.» et « à exclure l'idée dune difficulté soudaine.»

 

  • - «penser qu'il s'agit d'une crise strictement asiatique.» «si le système (asiatique) était à ce point imparfait, pourquoi a-t-il si bien fonctionné et si longtemps?3

 

  • - «Eviter, une propension dangereuse, plus ou moins liée à la précédente, à moraliser. Personne ne semble savoir qui a inventé l'expression «capitalisme de connivence», mais elle correspond certainement à un phénomène réel qui existait en Asie avant la crise. Conclure toutefois, que les relations de copinage constituent l'unique cause de la crise, affirmer sans preuve tangible que la crise ne serait que le salaire du péché semble prématuré, et revient à déformer le cours des choses.»

 

  • - «Le dernier travers, auquel cèdent parfois les économistes, surtout lorsque le sujet est aussi grave, consiste à pontifier à l'excès.(...) parce qu'il s'agit de grandes questions, il faudrait employer des grands mots; ni la décontraction, ni la légèreté ne serait de mise. (...) Les gens compassés, ..., ne proposent jamais d'idée nouvelle. Imaginez que je vous dise: «le japon souffre d'un dérèglement profond par ce que son modèle national de croissance conduit à une certaine rigidité structurelle» Alor(s, ..., je n'ai rien dit du tout. Au mieux, ais-je traduis le fait que les problèmes sont très difficiles et qu'il n'existe pas de réponse simple constat qui peut être tout à fait erroné.»

 

L'économie mondiale ne se trouve pas en dépression, mais ...

 

« L'économie mondiale ne se trouve pas en dépression, ..., mais l'économie de la dépression, à savoir les problèmes spécifiques qui ont marqué la majeure partie de l'économie mondiale pendant les années trente et qui n'avaient pas été observés depuis, a effectué un surprenant comme back. .... L'économie mondiale s'est révélée bien plus dangereuse qu'on ne l'imaginait. » p 191

 

...  l'économie de la dépression est de retour

 

« L'économie de la dépression est de retour, ..., cela veut dire que pour la première fois en deux générations, des failles sont apparus du coté de la demande, des dépense privées pour utiliser pleinement la capacité productive existantes. » p 191

 

Insuffisance de la demande relativement à la capacité de production

 

« Mais maintenant, les économistes sont nombreux à voir les récessions comme une question secondaire, et leur étude est un sujet peu gratifiant ; les sujets « branchés » se rattachent tous au progrès technique et à la croissance à long terme. Ce sont d'excellentes et intéressantes questions et, à long terme, elles représentent ce qui compte réellement, mais comme l'a souligné Keynes, à long terme nous serons tous morts. En attendant, à court terme, le monde vacille de crise en crise, toutes les crises posant de façon pressante la question du maintien d'une demande suffisante. » p 193

 

Le long terme, c'est important, ...... mais le court terme aussi  

 

«  Une fois encore, la question déterminante demeure : comment maintenir la demande à un niveau satisfaisant pour utiliser de façon optimale les capacités de l'économie ?  L'économie de la dépression est de retour ». p 193

 

A consulter :

 

Paul KRUGMAN : Prix NOBEL d'Economie 2008

 

Crise financière : "Accusés, levez-vous !"

 

Crise financière, Points de vue d'Agnès Bénassy-Quéré Directrice-CEPII

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La « catastrophe » de 2011 : une grave crise de l'endettement

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Etats Unis : quelle évolution des taux de défaut sur les crédits subprime ?

Taux de défaut Subprime aux Etats Unis

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

 
Paul Krugman Navigator : A list of resources from around the Web about Paul Krugman as selected by researchers and editors of The New York Times.

krugmanonline.com

Mr. Krugman's book site.

Krugman's favorite links

From krugmanonline.com

Nobel Prize in Economic Sciences announcement

Krugman's M.I.T. page

With links to academic articles, older writings.

The Unofficial Paul Krugman Site

Contains archive of pre-Times columns.

Go to the Paul Krugman's Blog »

An interesting morning

October 13, 2008 7:40am

Worthwhile British initiative

October 12, 2008 7:25pm

Ideological whiplash

October 12, 2008  

 

Sur le site Contre Info 

http://www.contreinfo.info/

Y a-t-il un adulte dans l'assistance ? par Paul Krugman

http://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=2204

Krugman : l'heure de vérité

Au bord du gouffre, par Paul Krugman

Pas d'accord ! par Paul Krugman

Sortie de crise, par Paul Krugman

Roulette Russe financière, par Paul Krugman

Paul Krugman : Tempête sur les grains

Krugman : Piège dans les eaux glacées (du calcul égoïste) (VO)

Krugman : une longue crise

Krugman : Terra incognita

Krugman : les banques sont devenues folles (traduction)

Krugman : déficit US et dégringolade du dollar

Krugman : De la révolution inégalitaire en Amérique

Paul Krugman : Le nouvel age doré (VO)

Krugman : Tchernobyl boursier (VO)

Paul Krugman : Scary movie 2 (VO)

Krugman : Le Grand Transfert de Richesse (VO)  

 

15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 20:23


Il est commode de désigner des responsables, des coupables, lorsqu'une crise financière, monétaire, bancaire, ... apparait et se montre persistante. 

 

Pour autant, sans chercher à exonérer quiconque des responsabilités qui lui incombent, on peut montrer en prenant un peu de recul et de distance par rapport à nos réactions spontanées, gouvernées par nos émotions, que cette crise financière qui semble sans fin, peut s'expliquer par un ensemble de facteurs complémentaires dans leur capacité à nous conduire là ou nous en sommes de puis quelques mois.

 

Au fond, les faits tendent à montrer que si la responsabilité des banques d'investissement et autres opérateurs financiers ne peut être ignorée d'autres éléments doivent être pris en compte pour prendre la mesure des causes du problème.

 

En effet, dés l'instant ou un diagnostic partial et donc partiel est réalisé, il ne faudra pas s'étonner si la thérapie administrée ne permet pas au malade de retrouver une santé durable.

 

Autrement dit, il convient de soigner les symptômes de la maladie,  la maladie elle-même et enfin les terrains invisibles immédiatement qui rendent inéluctables la réapparition de la maladie.

 

De la multiplicité des responsabilités

 

« La mode semble être aujourd'hui de désigner comme responsables de la crise financière les banques d'investissement, les constructeurs de produits financiers complexes. »  « Crise financière : qui sont les responsables ? », Natixis, Patrick ARTUS

 

Or, la crise financière actuelle s'explique aussi largement par :

 

- le comportement des banques de détail, qui ont prêté, en particulier aux Etats-Unis, à des taux d'intérêt qui ne reflétaient pas du tout le risque de défaut des emprunteurs comme dans le cas du crédit immobilier via les crédits subprime

 

- le comportement des banques centrales, qui ont mené des politiques monétaires excessivement et durablement expansionnistes, taux d'intérêt durablement faibles  même en période de croissance soutenue, de hausse rapide du crédit et de l'explosion des prix des actifs

 

- le comportement des banques centrales qui ont incité, de cette manière, les banques à pratiquer une titrisation déviante en transférant le risque de crédit à des investisseurs financiers.

 

- l'absence d'une véritable gestion monétaire au niveau mondial. En effet, les déséquilibres internationaux sur les marchés des biens et services (soldes des transactions courantes) et leurs contreparties sur les marchés de capitaux (soldes entrées-sorties de capitaux) , ont conjugué leurs effets pour provoquer  la croissance exponentielle de la base monétaire mondiale et donc de la liquidité disponibles dans l'économie mondiale qui devait bien trouver des actifs à acheter.

 

- le comportement des régulateurs, « qui n'ont pas vu que l'interaction entre les normes comptables et les règles prudentielles étaient procycliques et déstabilisante ». Ils ont ainsi découragé la détention d'actifs risqués par les investisseurs, d'où ensuite les essais pour déguiser ces actifs sans risque, acceptables par les investisseurs, qui ont finalement conduit à la crise lorsque le risque est apparu.

 

Les banques d'investissement : une responsabilité réelle mais limitée

 

Les banques d'investissement n'ont qu'une part de responsabilité dans la crise financière actuelle.  La crise financière est partiellement due à « l'activité des banques d'investissement qui ont inondé le Monde de produits « toxiques » dont la valeur chute aujourd'hui. »

 

Mais, s'il reste vrai que la chute des prix des ABS liés aux crédits immobiliers aux Etats-Unis contribue à la crise financière présente, on observe aussi que les prix d'actifs financiers simples non liés au secteur financier (actions entreprises financières, obligations) chutent également. Or ces baisses sont sans rapport avec les fondamentaux des entreprises qui restent favorables (profits des entreprises non financières,  faible hausse de leurs taux de défaut).

 

Ceci montre que la crise est plus compliquée qu'une seule crise de la finance complexe, et a d'autres responsables que les banques d'investissement.

 

La part de responsabilité des banques de détail

 

Le point de départ de la crise est la hausse des taux de défaut des emprunteurs de crédit immobilier, particulièrement aux Etats-Unis avec les crédits subprime.

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Le problème est que les banques américaines, essentiellement, en en accordant, des crédits avec des primes de risque beaucoup trop faibles par rapport au risque de défaut lié au risque d'insolvabilité du débiteur, ont contribué à scier la branche sur laquelle elles étaient assises. Concrètement, en cas de retournement cyclique sur le marché immobilier, de fortes pertes sur les crédits immobiliers sont constatées et se transmettent automatiquement à tous les intermédiaires financiers via la titrisation. On peut donc considérer que cela relève en partie de la responsabilité initiale des banques de détail, qui n'ont pas valorisé normalement les risques liés aux crédits immobiliers.

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On peut observer que « les taux d'endettement des entreprises avaient augmenté fortement à la fin des années 1990 ; les taux d'endettement des ménages de 2003 à 2006, ceux des entreprises à nouveau à partir de 2005. »

 

La part de responsabilité des banques centrales

 

Empiriquement, « la première poussée d'endettement (des entreprises) s'achève dans la crise boursière et des entreprises des nouvelles technologies de 2001-2003 ; la seconde (des ménages) dans la crise immobilière de 2007-2008. Ces poussées d'endettement, qui conduisent aux taux d'endettement excessifs et aux défauts des emprunteurs, sont liées aux politiques monétaires expansionnistes qui ont été continûment menées. »

 

En effet, même dans les périodes ou  le crédit augmente très rapidement, ou les prix d'actifs progressent très vite, les banques centrales ont persisté à conduire des politiques expansionnistes. Cela peut s'observer  à travers l'évolution de la hiérarchie entre taux de croissance et taux d'intérêt.

 

Au delà, les banques centrales, notamment aux Etats-Unis,  ont encouragé la titrisation pour éviter précisément que les risques de défaut des emprunteurs soient concentrés dans les bilans des banques. Il semble assez paradoxal, aujourd'hui, d'inviter les banques à faire le contraire, c'est à dire à conserver les crédits dans leurs bilans afin d'être incitées à surveiller la qualité des emprunteurs.

 

La part de responsabilité liée à

l'absence de gestion monétaire mondiale

 

En raison des déséquilibres financiers internationaux, évoqués dans plusieurs billets, la croissance de la liquidité mondiale liée aux excédents extérieurs de la Chine et des pays exportateurs de pétrole, est très rapide depuis de nombreuses années. Cela se traduit par une progression également rapide de la liquidité bancaire, les injections de liquidité des banques centrales aboutissant à l'accroissement des liquidités détenues par les banques.

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Cette liquidité mondiale très abondante circule internationalement et conjugue ses effets avec les politiques monétaires excessivement et durablement expansionnistes pour permet favoriser la croissance très rapide du crédit.

 

Dans ces conditions, l'abondance de liquidité ne vient que partiellement des politiques monétaires menées dans les grands pays de l'OCDE, les banques centrales de ces pays ayant largement perdu le contrôle de la liquidité mondiale. Elle provient très largement de la création monétaire associée à l'accumulation de réserves de change dans les pays émergents et exportateurs de pétrole. Ces pays accumulent des réserves pour éviter que leurs excédents extérieurs ne conduisent à une appréciation de leur taux de change.

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« Le contrôle de la liquidité mondiale et son maintien à un taux de croissance raisonnable supposeraient donc une coordination internationale forte des politiques monétaires et de change. Il faudrait que, d'une part, les pays déficitaires (Etats-Unis) mènent des politiques d'accroissement de leurs taux d'épargne, d'autre part, que les pays excédentaires (Asie, exportateurs de pétrole) essaient de réduire leurs taux d'épargne, passent à des régimes de change plus flexibles, qui conduiraient à une moindre accumulation de réserves de change. » »  « Crise financière : qui sont les responsables ? », Natixis, Patrick ARTUS

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Cette coordination internationale est d'autant plus difficile que nous sommes nombreux autour de la table pour discuter. En effet, en raison des grandes divergences d'intérêt qui peuvent exister, des conflits qui en découlent entre pays (les intérêts des pays émergents à freiner l'appréciation de leur devise par exemple) et de l'absence d'institutions monétaires mondiales compétentes, la coordination internationale a peu de chance d'aboutir à un consensus dans le cadre d'un jeu WIN-WIN (gagnant-gagnant).

 

« Plus on est de fous, ... Moins on rit  ! »

 

Une ou plusieurs institutions regroupant, au minimum, les grands pays de l'OCDE et les grands pays émergents et exportateurs de pétrole est indispensable si on veut atteindre l'objectif majeur qu'est devenu le contrôle de la croissance de la liquidité disponible mondialement.

 

La part de responsabilité des régulateurs

 

En fin, « Les investisseurs institutionnels et les banques sont confrontés :

- d'un côté, aux normes comptables (IFRS) qui imposent la valorisation (lorsque c'est possible) aux prix de marché

- d'un autre côté, aux règles prudentielles (Bâle II, Solvency II), qui imposent la disposition de fonds propres suffisants pour détenir des actifs risqués. »

 

« L'interaction de ces normes et règles est totalement déstabilisante pour les marchés financiers : lorsque les prix d'un actif financiers baissent, la moins value qui doit être enregistrée conduit à une perte de fonds propres, d'où une baisse de la capacité à détenir des actifs risqués, des ventes forcées de ces actifs et une nouvelle baisse de leurs prix... » »  « Crise financière : qui sont les responsables ? », Natixis, Patrick ARTUS


 
Il s'en suit la décorrélation, qui ne se corrige pas, entre prix de marché des actifs et fondamentaux.

 

Les régulateurs ont donc fabriqué un mécanisme qui, via les normes prudentielles,  décourage la détention d'actifs risqués par les investisseurs, surtout si ce sont des actifs à long terme. Or, le financement de l'économie réelle nécessite la détention d'actifs risqués afin de financer les investissement en capital productif ou en logements, l'innovation, le développement des PME...).

 

Face à ce paradoxe, cette contradiction entre les besoins de l'économie réelle et la réglementation qui s'impose aux investisseurs financiers, les mécanismes financiers ont conduit les acteurs a tenter de déguiser les actifs risqués en actifs non risqués (tranches AAA d'ABS...) que les investisseurs sont autorisés à détenir. Cette tentative, inéluctablement vouée à l'échec en raison de la nature des actifs de base, à conduit à la crise financière actuelle dont on ne voit pas encore le bout ....

 

En conclusion, on peut admettre que les banques d'investissement ne doivent pas servir de bouc émissaire. Les responsabilités sont très partagées.

 Les réponse doivent donc être multidimensionnelles et proportionnelles.

 

A suivre, ...

 

 A consulter

 Crise financière, Points de vue d'Agnès Bénassy-Quéré Directrice-CEPII

Crise Financière : Points de vue de Jean-Paul FITOUSSI

Crise Financière : Une Action coordonnée de Six Banques Centrales

Panique Bancaire et Financière mondiale

Crise financière : quelle réponse européenne ?

Le Bilan des banques avant et après le Plan de sauvetage du Trésor US

Intervention Publique et Crise Financière, c'est bon pour l'Aléa Moral

Sauvetage du système financier : A quel prix pour le contribuable ?

Crise financière et Injection de liquidités

Les dangers de la « Finance de PONZI »

De la crise financière, ... à la crise réelle ?

Attention : une crise financière peut en cacher une autre

Crise financière : excès de liquidités ou excès d'épargne ?

La « catastrophe » de 2011 : une grave crise de l'endettement

D'une bulle spéculative à la suivante

Etats Unis : quelle évolution des taux de défaut sur les crédits subprime ?

Taux de défaut Subprime aux Etats Unis

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

 

15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 17:52

 

 

Agnès Bénassy-Quéré est Directrice du CEPII (Centre d'études prospectives et d'informations internationales) depuis juillet 2006, où elle a succédé à Lionel Fontagné. Docteur en Economie de l'Université de Paris IX-Dauphine (1992), Professeur agrégé, Agnès Bénassy-Quéré enseigne la macroéconomie internationale à l'Université Paris X - Nanterre (2001-2004). Elle est également Professeur, chargé de cours à l'Ecole polytechnique.

 

Agnès Bénassy-Quéré a commencé sa carrière au ministère des finances, au Bureau de la politique économique (1991-1992), pour rejoindre ensuite l'Université : Cergy-Pontoise (1993-1996), Lille 2 (1996-1998), puis Paris X-Nanterre (à partir de 2000). Elle a été Conseiller scientifique du CEPII (1996-1998, 2001-2003), directeur adjoint (1999-2000, 2004-2006) jusqu'à sa nomination comme Directeur en 2006. Elle est également membre de la Commission Économique de la Nation et du Cercle des économistes. Elle participe au "ECB Shadow Council". Ses recherches portent principalement sur le système monétaire international et sur la politique macroéconomique en Europe.

 

 

Une vidéo

 

Agnès Bénassy-Quéré, le 10 octobre 2008 sur Public SENAT

http://www.cepii.fr/francgraph/presse/2008/crisefinanciere/ABQPublicSenat101008.rm

 

 

Quelques articles de presse 

 

Le plan français de sauvetage des banques adopté d'ici la fin de la semaine

Agnès Bénassy-Quéré  13 octobre 2008

 

http://www.cepii.fr/francgraph/presse/2008/crisefinanciere/ABQeuractiv131008.pdf

 

« J'ai été effrayée par la réunion du G4, qui fixait à fin octobre la date de remise des propositions de réforme sur ce sujet », explique Agnès Bénassy-Queré. « C'était beaucoup trop loin ». « Les économistes français ont toujours été plutôt opposés aux règles adoptées par l'UE le Mark-to-market (principe consistant à réévaluer les positions ouvertes en fonction des prix du marché) et les comptes trimestrielles. Il semble que l'on s'oriente vers un retour à une valeur de bilan calculée selon un modèle et non pas en fonction du marché ».

 

Plans anti-crise de l'Etat : d'où vient l'argent ?

Agnès Bénassy-Quéré  13 octobre 2008

 

http://www.cepii.fr/francgraph/presse/2008/crisefinanciere/ABQrue89_131008.pdf

 

« La seule ombre au tableau, c'est que la garantie porte en partie sur des actifs douteux, et qu'on a toujours aucune idée de leur ampleur, relève Agnès Bénassy-Quéré. S'il y a un seul défaut d'une banque, l'Etat perdra de l'argent. » Selon elle, le contribuable prend donc un risque avec ce plan: « Mais le risque est bien moindre qu'aux Etats-Unis, où l'Etat a nationalisé les actifs toxiques, ce qui avantage les actionnaires au détriment du contribuable. En Europe, c'est l'inverse, puisqu'on nationalise les banques et pas les actifs. »

 

Crise financière : qui va payer ?

Agnès Bénassy-Quéré Lionel Fontagné, 11 octobre 2008

http://www.cepii.fr/francgraph/presse/2008/crisefinanciere/ABQLFtelos111008.pdf

 

« Aujourd'hui, les Etats souverains sont à peu près les seuls emprunteurs qui trouvent grâce aux yeux des marchés et les taux des emprunts publics sont très inférieurs aux taux interbancaires. La confiance des prêteurs dans la capacité des Etats à rembourser leurs dettes est fondée sur trois éléments : (1) contrairement à un individu, l'Etat ne meurt pas et peut donc continuellement rembourser ses dettes à l'aide d'emprunts nouveaux ; (2) contrairement à une entreprise, l'Etat peut rembourser ses dettes en levant des impôts ; (3) en cas d'insolvabilité d'un Etat, une solution possible est la monétisation de la dette, c'est-à-dire son rachat par la banque centrale. Souvent pratiquée par le passé, cette solution a été écartée parce qu'elle créait de l'inflation. Mais il est possible qu'elle revienne en force, notamment dans les pays - comme les Etats-Unis, le Royaume- Uni ou les pays émergents - qui disposent toujours d'une banque centrale nationale. »

 

Quatre questions sur un séisme financier

Agnès Bénassy-Quéré  Le Figaro  16  septembre 2008

Révélatrice d'une crise financière qui ne cesse de s'étendre, la faillite de Lehman Brothers aggrave les risques de récession aux États-Unis comme en Europe. « L'impact sur l'économie réelle sera plus fort aux États-Unis, épicentre de la crise, mais l'Europe sera aussi touchée, en raison de l'exposition de ses banques aux produits des banques américaines », résume Agnès Bénassy-Quéré, économiste, et directrice du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii).

 

 

Et aussi sur le site du CEPII

Michel AGLIETTA 

 


10 clés pour comprendre la crise

Michel Aglietta, Nouvel Obs

 

Débat : la crise économique mondiale

Michel Aglietta Ce soir ou jamais  France 3  18 septembre 

 

La crise étouffe progressivement les économies occidentales

Michel Aglietta  Le Monde  17 septembre 

 

Lehman Brothers : "C'est la faillite totale d'un modèle"

Michel Aglietta  L'Expansion 16 septembre 

 

Nous assistons à une socialisation des pertes des banques

Michel Aglietta  Les Echos  16 septembre 

 
Crise mondiale ou crise du Nord ?

Michel Fouquin  13 octobre 2008

http://www.cepii.fr/francgraph/presse/2008/MF_JDD131008.pdf

 

 

D'autres documents du CEPII ici :

http://www.cepii.fr/francgraph/presse/actu.htm

 

Et aussi, à consulter :

Crise Financière : Une Action coordonnée de Six Banques Centrales

Panique Bancaire et Financière mondiale

Crise financière : quelle réponse européenne ?

Le Bilan des banques avant et après le Plan de sauvetage du Trésor US

Intervention Publique et Crise Financière, c'est bon pour l'Aléa Moral

Sauvetage du système financier : A quel prix pour le contribuable ?

Crise financière et Injection de liquidités

Les dangers de la « Finance de PONZI »

De la crise financière, ... à la crise réelle ?

Attention : une crise financière peut en cacher une autre

Crise financière : excès de liquidités ou excès d'épargne ?

La « catastrophe » de 2011 : une grave crise de l'endettement

D'une bulle spéculative à la suivante

Etats Unis : quelle évolution des taux de défaut sur les crédits subprime ?

Taux de défaut Subprime aux Etats Unis

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières

Mieux comprendre la finance pour éviter les crises financières (2)

  

10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 17:31

 

Dans un Chat accordé au Journal « Le Monde » le 6 octobre 2008 et dans une interview publiée dans le journal « Libération »  le 30 septembre 2008, Jean-Paul FITOUSSI, le Président de l'OFCE nous livre quelques éléments de réflexion sur la crise financière qui n'en finit pas de s'approfondir malgré les multiples interventions de la puissance publique à travers le monde.

L'OFCE est l'Observatoire français des conjonctures économiques.

  

Je souhaite dans ce court billet attirer l'attention sur quelques remarques faites par Jean-Paul FITOUSSI qui me semblent de bon sens et qui permettent de lever quelques idées reçues.

Vous pourrez lire les textes en intégralités en suivant les liens en bas de page.

 

Les crises financières sont inhérentes au capitalisme de marché


« Les crises financières sont inscrites dans les gènes du système capitaliste, et elles se produisent à intervalles plus ou moins réguliers. Mais de façon récurrente. Il y en a au moins une par décennie. Celle-ci apparaît plus grave car elle touche au cœur le système bancaire. Quand on pense à la dernière crise, l'explosion de la bulle Internet, (....) la grande différence entre 2000-2001 (...) c'est que le système bancaire est atteint au coeur et qu'il y a des faillites d'établissements bancaires. Et c'est cela qui fait penser à une similitude avec la crise de 1929. »

 

« Par définition, aucune crise n'est prévisible, sinon il n'y aurait pas de crises. La vraie crise a éclaté aux Etats-Unis en juillet 2007 avec la crise dite des subprimes. La crise actuelle était donc prévisible, mais sans que l'on puisse en déterminer le moment. »

 

Par définition, le capitalisme de marché génère un processus de destruction créatrice au sens large dans la mesure ou les marchés financiers sont chargés de faire correspondre les plans de financement d'agents économiques ayant des intérêts divergents et des horizons temporels différents. Comme, la finance n'est aucunement déconnectée de l'économie réelle, les crises financières s'accompagnent logiquement de crises de l'économie réelle : faillites d'entreprises, résultats en baisse, licenciements, chômage en hausse, baisse du pouvoir d'achat global, ...

 

Je précise que considérer que les crises financières ne peuvent être évitées ne signifient aucunement qu'il faille être fataliste. A l'instar de Jean-Paul FITOUSSI, je suis plutôt partisan de l'anti résignation et je refuse toute conception météorologique du fonctionnement de l'économie en général et de la finance en particulier. Bien au contraire, il convient de conjuguer actions de prévention dans le long terme et réactions propices à une guérison rapide à court terme. Mais le principe de réalité doit nous obliger à reconnaitre que la crise fait partie de la vie économique.  

 

Le rôle fondamental et central du système bancaire

 

Lorsque le système bancaire qui a pour fonction de gérer la monnaie indispensable à tous les échanges (biens et services, moyens financiers, ...) est  menacé, on comprend aisément que l'économie réelle est en danger. On comprend également qu'il devient difficile d'accepter les faillites en chaines de banques compte tenu des conséquences sur l'économie réelle que cela produirait. Cela a déjà été dit ici, l'aléa moral ne doit pas pour autant être négligé.


Monnaie, liquidité monétaire et liquidité de marché

 

« Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'une langue ne vaut que si les autres la parlent. Tobin disait que la monnaie est comme un langage : je l'accepte parce que les autres l'acceptent. Aujourd'hui, c'est une langue qui a disparu. Plus personne n'accepte le langage des titres. C'est un blocage du langage: si les titres ne sont plus échangeables, ils valent zéro même si leur valeur intrinsèque reste élevée. On est donc dans l'inutilité totale pour un certain nombre d'actifs. C'est aussi irrationnel que l'énorme liquidité qui a précédé la crise.

 

Quand la liquidité de marché disparait alors même que la liquidité monétaire est abondante, on se trouver bien face à ce problème de langage qui se traduit par un refus d'échange. Ici apparait une caractéristique non spécifiquement économique de la monnaie et de l'échange via la monnaie, la confiance. Il n'y a pas de monnaie sans confiance et surtout, il ne peut y avoir d'échange monétaire sans confiance dans les actifs que la monnaie permet d'acquérir. Quand cette confiance disparait, la préférence pour la liquidité est infini et plus personne ne veut détenir autre chose que des actifs liquides ou encore de la monnaie, la liquidité par excellence. On entre dans une situation de trappe à liquidité. Abondance de liquidité monétaire mais disparition de la liquidité de marché.

 

« La globalisation telle que nous la connaissons aujourd'hui aggrave-t-elle le potentiel de crise que le secteur financier peut connaître ? La réponse est sans ambage oui, dans la mesure où elle produit des effets de contagion beaucoup plus rapide, mais (....) nous sommes aujourd'hui dans un contexte complètement différent d'alors » (1929).

On ne peut pas avoir les avantages de la globalisation financière sans les inconvénients inévitables. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau de son bain. Les systèmes financiers, monétaires, économiques, parfaits ; cela n'existe pas. Les crises sont donc inévitables. Le mieux que l'on puisse faire est d'améliorer la prévention et de mieux gérer encore les crises quand elles surviennent.

 

Erreurs et pertes privées,

soutien public et socialisation des pertes

 

« Deuxième élément de très grande différence : la part des dépenses publiques et des impôts, la taille des Etats, est beaucoup plus importante aujourd'hui qu'elle ne l'était en 1929.

Donc l'activité économique est spontanément soutenue par l'existence de ces dépenses publiques et de ces recettes publiques importantes. J'insiste sur à la fois les dépenses et les recettes parce que d'une part, les dépenses soutiennent l'activité, d'autre part, les recettes publiques, en temps de crise, diminuent, ce qui équivaut à un partage des pertes privées par l'Etat. En réalité, lorsqu'un individu perd 1 000 aujourd'hui, il va payer moins d'impôts, donc sa perte nette est inférieure à 1 000. Lorsque le taux de prélèvement obligatoire est important, le partage des pertes entre le secteur privé et le secteur public devient plus important. »

 

La question de la privatisation des profits et de la socialisation de pertes a également été traitée, en partie, ici. La manière dont Jean-Paul Fitoussi, aborde la question ici est intéressante car il nous montre qu'il existe de facto un mécanisme de partage public-privé des pertes, indépendamment de toute intervention discrétionnaire de la puissance publique, qui est d'autant plus important et stabilisant dans l'intérêt collectif et individuel que la part de l'Etat dans l'économie de marché est plus importante.

 

De la Garantie Publique des Dépôts

 

« Mais encore une fois, ce qui me paraît le plus important dans cette affaire, c'est la politique économique. Le fait que les gouvernements affirment qu'ils ne laisseront aucune banque aller à la faillite signifie que les dépôts sont garantis, et que donc aucune faillite bancaire ne peut naître d'une ruée vers les guichets comme on l'a vu dans les années 1930, et comme on l'a vu en 2007 en Angleterre dans le cas de la banque Northern Rock. »

 

«On pourrait nationaliser le système bancaire»

 

Les nationalisations temporaires et non définitives ont déjà fait la preuve de leur efficacité. Elles permettent de limiter les pertes privées, mais également les pertes publiques liées aux destructions de capital et donc du potentiel de croissance à long terme. De surcroit, lors de la revente des actifs par l'Etat au secteur privé, celui peut réaliser des plus values qui peuvent être redistribuées aux agents économiques, aux citoyens, via divers canaux.

 

« Les conséquences peuvent être très graves si cette crise vient à assécher complètement le crédit. Mais on sait que (...) nationaliser les banques et le système bancaire. (...) peut être fait avec très grand profit. Les Coréens l'ont fait pendant la crise asiatique et cela a permis au gouvernement de revendre ses banques cinq ans après avec un profit considérable pour les contribuables. On peut aussi trouver un système qui arrive à cela, avec un système de garanties publiques. »

 

« La garantie publique apportée aux banques. Cela peut ne rien coûter, c'est juste une caution. Il y aura de temps en temps du cash, mais ce sera du cash contre des actifs. C'est une participation au capital, cela peut être très rentable dans deux, trois ans. Ce n'est pas de la dépense nette. C'est de l'investissement. »

 

Incertitude,  Crise de Confiance et défiance généralisée

 

« Je considère que la crise que nous vivons a une dimension particulière parce qu'elle est à la fois une crise de compréhension et une crise de l'information.

Nous ne sommes pas sûrs de comprendre ce qui s'est passé sur les marchés financiers. Nous sommes même à peu près sûrs que les acteurs sur ces marchés n'ont pas très bien compris ce qu'ils faisaient. Ils achetaient et revendaient des titres de plus en plus complexes, dont l'évaluation soudainement est devenue impossible. Nous ne sommes pas sûrs de disposer de l'ensemble des informations sur le bilan des banques, et plus que cela, nous ne sommes pas sûrs que les banques elles-mêmes disposent de cette information. Parce que certains actifs qu'elles détiennent, parce qu'ils n'ont aujourd'hui pas de marché, n'ont pas de valeur. Mais il se peut que ces titres retrouvent un marché demain ou après-demain... »

 

« La crise actuelle vient de l'opacité de l'information, d'un manque d'informations. Et aujourd'hui, l'information dont on dispose est encore parcellaire. La crise peut donc se révéler plus grave que ce que l'on sait. Ou inversement.»

«  Il y a aussi une crise de la compréhension, c'est-à-dire qu'on a produit des instruments que l'on ne comprend pas. On faisait un peu trop confiance à leurs concepteurs qu'eux-mêmes on était dans la quasi impossibilité de comprendre.

La titrisation et la construction de produits complexes ont certes permis de diluer le risque en le partageant mais cela a conduit également à rendre plus opaque l'information sur la situation des différents acteurs dans leurs expositions respective aux risques.

L'incertitude qui en découle, au sens de Franck Knight, n'est pas probabilisable. Habituellement, en économie on distingue l'incertitude et le risque depuis que l'économiste américain Franck Knight l'a proposé en 1921 dans son ouvrage « Risk, Uncertainty and profit ». Lorsque le  degré d'exposition de chacun à divers risques est complètement inconnu, il en résulte ipso facto une crise de défiance généralisée dont personne ne sait comment sortir car chacun a peur de sortir trop tôt. Comme personne n'ose montrer le chemin de la sortie de crise par crainte d'y perdre davantage encore s'il reste seul, tout le monde choisit le statu quo, lequel devient d'autant plus destructeur qu'il est durable.

Incompréhension et incertitude se cumulent par multiplier les risques potentiels pour les marchés financiers et l'économie réelle.

 

Avenir : Les Figures du Possible

 

« Le scénario que je considère comme le plus probable est que, compte tenu de la prise de conscience de la gravité de la situation par tous les gouvernements de la planète, par toutes les banques centrales de la planète, cette prise de conscience est de nature à nous éviter une (...) récession longue. »

 

Aujourd'hui, on ne peut que constater que malgré les interventions multiples de la puissance publique depuis deux semaines, les bourses continuent de s'effondrer avec tous effets pervers que cela génère.

Ce vendredi 10 octobre 2008 est une nouvelle journée noire. Après le lundi noir, voilà le vendredi noir. Après une journée catastrophique sur les places financières mondiales, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 7,76 %, à 3 176 points. Toutes les Bourses européennes s'effondrent.

 

« Plongée des marchés boursiers en Europe et Asie avant le G7 »

 

« La Bourse de Paris s'effondrait vendredi matin, le CAC 40 plongeant de plus de 8 % - ayant même essuyé un bref recul sous les 10 % - après l'ouverture comme les autres places européennes, qui étaient aussi en très fort recul, Londres et Francfort se repliant de plus de 5 %. La Bourse de New York a connu jeudi une séance calamiteuse, la pire depuis le krach d'octobre 1987, le Dow Jones plongeant de 7,33 %. Les places asiatiques ont suivi : à Tokyo, l'indice Nikkei s'est effondré de 9,62 %, sa pire baisse en une séance depuis 21 ans. Ni la multiplication des mesures et garanties gouvernementales en faveur du secteur bancaire, ni l'annonce mercredi de baisses de taux concertées de sept banques centrales, n'ont suffi à rassurer un marché fébrile, affolé par la propagation de la crise financière et ses répercussions économiques.

Ce nouvel effondrement des marchés met la pression sur la réunion des ministres de l'économie et des finances du G7 qui s'ouvre à Washington vendredi. Ils devaient "discuter des démarches entreprises par chacun pour faire face à cette crise et des moyens de renforcer nos efforts collectifs", a déclaré le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson. Selon la presse japonaise, Tokyo va proposer au G7 la création d'un fonds d'urgence d'environ 200 milliards de dollars  pour prêter de l'argent aux petits pays affectés par la crise. » AFP et Le monde

  

On ne peut qu'espérer que les effets positifs de ces diverses interventions, passées et futures, produisent graduellement leurs effets dans les esprits afin de réduire l'incertitude et de restaurer la confiance indispensable à un rétablissement durable du calme et de l'optimisme raisonnable.

 

A suivre, ...

 

A consulter :

http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3234,55-1103363@45-100,0.html

Jean-Paul Fitoussi : "la leçon de la crise de 1929 a été tirée et il n'y aura pas de récession longue"  Débat du mercredi 8 octobre 2008, L'intégralité du débat avec Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE, centre de recherche en économie de Sciences Po, mercredi 8 octobre 2008

Jean-Paul Fitoussi, « Libération »  le 30 septembre 2008

«On pourrait nationaliser le système bancaire»

http://www.liberation.fr/economie/0101119559-on-pourrait-nationaliser-le-systeme-bancaire

et

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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 17:55

 

Mercredi 8 octobre 2008, nous avons assisté à un évènement sans précédent. Il s'agit de la baisse coordonnée du taux directeur de 6 banques centrales, certes dans l'urgence, de 50 points de base (pdb). En effet, « Dans un mouvement coordonné exceptionnel, six banques centrales (la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada (BoC), la Banque d'Angleterre (BoE), la Banque centrale européenne (BCE), la Banque centrale de Suède (Riksbank) et la Banque Nationale Suisse (SNB)) annoncent le 8 octobre une baisse de 50 pdb. »

 

Jusque là, les interventions des banques centrales s'étaient concentrées sur la gestion de la liquidité sur les marchés. Mais la persistance et l'approfondissement de la crise financière, les risques accrus qui pèsent sur la croissance économique de nombreux pays et une réduction du risque inflationniste, ont logiquement conduit à un degré de coordination dans l'intervention des autorités monétaires qui n'avait jamais été observé.

  

Le Communiqué des banques centrales

 

« Tout au long de la crise financière actuelle, les banques centrales ont maintenu d'étroites consultations et collaboré à des mesures concertées sans précédent comme l'approvisionnement en liquidités afin de réduire les tensions sur les marchés financiers.

Les pressions inflationnistes ont commencé à se modérer dans un certain nombre de pays, par suite notamment du repli marqué des cours de l'énergie et d'autres produits de base. Les attentes d'inflation diminuent et demeurent arrimées à la stabilité des prix.

L'intensification récente de la crise financière a accru les risques à la baisse pesant sur la croissance et, partant, diminué davantage les risques à la hausse portant sur la stabilité des prix.

Un certain assouplissement des conditions monétaires à l'échelle du globe s'impose donc.

En conséquence, la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque centrale européenne de al zone euro, la Réserve fédérale des États-Unis, la Sveriges Riksbank de Suède et la Banque nationale Suisse ont annoncé aujourd'hui une réduction de leurs taux directeurs. La Banque du Japon a dit appuyer fermement ces mesures de politique monétaire. » (Source : BoC et CA)

 

Dans le même temps, on peut noter que la Banque du Japon, dont le taux directeur déjà très bas « s'établit à 0,50 %, ne participe pas au mouvement d'assouplissement monétaire global, mais elle fait savoir qu'elle apporte son soutien à cette décision ». De même, « la Banque centrale de Chine a procédé à une baisse de 0,27 % de son principal taux directeur (taux à un an), qui passe à 6,93 %. »

 

 

Evolution des taux directeurs de 4 banques centrales

 

 

 

Des précédents mais avec moins de coordination

 

Un tel geste est exceptionnel par nature dans la mesure ou « si on avait déjà assisté à des baisse de taux simultanées de plusieurs banques centrales après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 (50 pdb également). Ces actions n'étaient toutefois pas aussi bien coordonnées entre toutes les banques centrales puisque certaines avaient attendu près d'un mois avant de procéder à des baisses de taux, comme au Canada, ou en Australie par exemple. Par ailleurs, d'autres baisses de taux en ordre dispersé avaient suivi entre 2001 et 2003. » 

 

 

Pourquoi un geste aussi fort ?

 

  • - une intensification des tensions observées sur les marchés financiers
  • - une hausse induite en retour des risques de croissance molle
  • - réduction du risque inflationniste, avec la baisse des prix des matières premières

 

Que peut-on espèrer d'une telle intervention ?

 

- Les baisses de taux ne suffiront pas à résoudre le problème de fond: la crise de liquidité sur les marchés monétaires.

- Mais, combinées aux multiples mesures récentes (plan Paulson, mesures de garantie des dépôts bancaires, aides publiques diverses en Europe...) cette baisse coordonnée et simultanée des taux directeurs peut contribuer à accroître la liquidité et à réduire le rationnement du crédit, le «credit crunch».

- Favorise les conditions d'un retour progressif de la confiance entre les banques et les investisseurs institutionnels. Cela dit, «le retour de la confiance ne se décrète pas».

 

La question qui se pose est donc la suivante : «  comment redonner confiance aux différents acteurs ? »

L'ensemble des mesures prises depuis la faillite de Lehmann Brothers finiront-elles par restaurer graduellement la confiance dont l'économie a besoin pour envisager l'avenir avec optimisme, investir, innove, ... ?

Pour l'instant, ce n'est pas le cas. En effet, si dans un premier temps, la réaction des marchés financiers à court terme fut positive, la bourse de Paris à encore chuté de 1,5% ce jeudi 9 octobre 2008.

 

A suivre, ...

 

A consulter :

Source des informations : CA ECO News, N° 112 - 8 octobre 2008 

Washington a appelé à une coordination mondiale face à la crise http://www.lesechos.fr/info/inter/reuters_00081691.htm?xtor=EPR-1084

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